En France, le vin pétillant est encore loin d’être apprécié, et le terme «mousseux» évoque un liquide plus proche du Paic citron que de l’alcool noble. Même le prosecco rencontre un succès plus vif, probablement associé dans la tête des Français à un souvenir ou un fantasme de soirée chic près du lac de Côme.
Selon nos indics cavistes, il y aurait donc deux sortes de clients pour le vin pétillant. D’un côté, ceux, honteux, qui veulent faire passer auprès de leurs invités ces bulles pour du champagne.
De l’autre, quelques «enragés» friands de vins nature, en guerre contre les intrants, qui mettent leur énergie et leur honneur à débusquer une bonne bouteille peu connue. Et ils ont raison: beaucoup de vins à bulles français n’ont rien à envier au champagne. D’abord au niveau qualité: les vignerons utilisent la même technique qu’en Champagne (la méthode «traditionnelle») ; parmi eux, nombre de Champenois qui ont quitté leur région. Et le cépage utilisé peut être le même (chardonnay, pinot noir, pinot meunier).
Vient ensuite l’argument massue : le prix. En moyenne, les pétillants sont 2,5 à 3 fois moins chers que les champagnes. Pour une bonne bouteille de crémant, compter autour de 13 euros (contre 25 euros pour son homologue champenois). Le prix du champagne reflète l’équilibre économique de la région: les loyers sont onéreux, donc même une bouteille moyenne coûte cher. Suivons les recommandations de trois excellents cavistes pour un réveillon pétillant.
Albert Scicluna