Au fond, c'est complètement par hasard, pour chasser un vague spleen de début de semaine, que l'on s'est traînés là, histoire de se distraire un brin. Tu penses, une expo avec des filles qui s'empiffrent de fromage mais qui sont over sexy, en soi, c'est un concept. Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvés dans ce petit espace (mais sûrement ultralancé) d'exposition du XIIe arrondissement de Paris, à déambuler entre des photos grand format de «filles à fromages».
Des «filles à fromages» ? Oui. Du brie de Meaux truffé, du saint-marcellin au caviar, du roquefort au biscuit rose de Reims, du cœur de Neufchâtel aux framboises. Pourquoi pas ? Oui, mais pourquoi ? C'est que cette présentation de clichés a lieu à la Milk Factory, une galerie officiellement qualifiée de «laboratoire de création contemporaine autour des produits laitiers et de l'alimentation».
Aréopage. En gros, le secteur a bien compris que les pubs télé, où des jeunes gens ultra bien foutus font du ski et chantonnent, l'air un peu ahuri, que «les produits laitiers sont nos amis pour la vie», façon Hollywood chouinguome, ne suffisent plus. Pour être cool, désormais, il faut faire de l'art. Enfin, quelque chose qui y ressemble. Comme ces photographies signées Thomas Laisné qui a shooté des «célébrités» (que personne ou presque ne connaît) en train de manger du fromage. Elizabeth Tchoungui, Maya Lauqué, Delphine Depardieu ou Juli