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Les jolies couleurs de Caillebotte

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À Paris, le restaurant Caillebotte s’est taillé la part du lion et ne désemplit plus. Second établissement du chef Franck Baranger, après le Pantruche, il obéit presque aux mêmes idées. Des plats inventifs à des prix non exorbitants, servis dans une salle de bistrot épurée. 
Longe de thon mi-cuite avec une mousse de brocolis à la moutarde, un sablé aux algues et des pickles de radis noir. (Elvire von Bardeleben)
publié le 21 mars 2014 à 17h08

Inaugurée en novembre, Caillebotte correspond au portrait-robot de la bonne gargote chic parisienne. Le quartier d’abord: un IXe arrondissement jouxtant les Grands Boulevards, dans ces rues étroites où se cachent les meilleures adresses des amateurs de nouveautés, du burger qui colle aux doigts de Big Fernand aux créations franco-nippones d’Abri. Le style de la maison ensuite: cuisine ouverte et salle en verre, marbre et bois clair, belle mais sans chichis ni nappes sur les tables, où l’on peut manger au comptoir. Et surtout, le contenu de l’assiette: d’emballants classiques secoués par une pointe d’exotisme.

L'addition reste raisonnable, 19 euros le midi pour entrée-plat ou plat-dessert, 35 euros le soir pour entrée, plat et dessert. «Un prix logique», affirme Franck Baranger, le chef de 33 ans. «Logique» signifiant que le credo du lieu (des produits de saison, locaux si possible, et des assiettes généreuses) coûte forcément plus. Et Caillebotte est pris d'assaut. Impossible de venir sans réserver, et mieux vaut s'y prendre plusieurs jours à l'avance (voir plusieurs semaines si on ne veut pas manger à l'heure des poules, 19 h 30). «On essaie de garder des tables libres le soir jusqu'au dernier moment, mais c'est stressant de refuser des réservations quand on est de nature anxieuse. Et prudente», admet-il, qui ajoute, un peu piteux: «Quand même, l'autre jour, j'ai dû refuser ma mère.»

Malgré ses soucis d'agenda, Franck Baranger n'en est pas