Dans une ruelle de grossistes et de quelques galeries, c’est un lieu que l’on remarque forcément. Il se situe juste en face du restaurant le Taxi jaune, et appartient au même patron/chef/caviste, un drôle d’oiseau nommé Otis Lebert. S’il semble toujours perdu dans ses rêveries, c’est pour mieux réfléchir à telle œuvre d’artiste ou tel produit du terroir qu’il va bientôt installer dans sa cave qui n’a toujours pas de nom, quelques mois après l’ouverture. Les habitués ont fait pas mal de suggestions («le petit jaune»; «le taxi d’en face»), sauf qu’Otis est du genre à prendre son temps. Il pourrait d’ailleurs être Suisse. Phrasé traînant qui rappelle les bords du Léman, affabilité tranquille, sang qui bouillonne mais au long cours.
Son parcours de globe-trotteur l’a mené vers Florence, Londres, Bruxelles ou la Corse. Avant de reprendre, en 2001, le Taxi jaune, ce vieil établissement ouvert en 1934. Paré du titre de «maître restaurateur» depuis huit ans, Otis Lebert mitonne une cuisine d’inspiration française, et uniquement des plats minute. Il faut parfois être patient au moment du coup de feu. Mais ça en vaut la peine. L’endroit est fameux pour sa viande chevaline, pour ses aliments de saison (cet hiver: truffes du Lot, oursins de Bretagne), pour ses assiettes élaborées au millimètre (salade de topinambours et foie gras; cuisse de pintade aux choux).
Et depuis octobre, il y a donc cette boutique qui propose une soixantaine de vins, du Languedoc à la Loire ou la Bourgogne –la plu