Ce week-end, le Rouge et le Blanc arrose ses 30 ans (1). La revue trimestrielle (2) prisée par les amateurs de vin organise pour l'occasion une dégustation-rencontre à Paris. Avec trente jeunes vignerons, histoire de renouer avec les aspirations défricheuses des débuts et de ne pas se complaire dans la nostalgie des trente années écoulées. Elles racontent pourtant une belle histoire de presse, de vin et d'amitié. Au départ, il était une dizaine de passionnés qui ne se retrouvaient guère dans les revues spécialisées. «Quand ils lisaient un papier élogieux sur un grand bordeaux, ils découvraient une pub pour le Bordelais dans la page d'après, donc ils s'interrogeaient», résume François Morel, actuel rédacteur en chef.
Intégrité. Le lien de confiance entre le journaliste et son lecteur est précieux. Les fondateurs du magazine avaient besoin de désintéressement, d'intégrité. Chacun a mis quelques centaines de francs pour l'impression. Depuis, personne n'a jamais tiré un salaire du Rouge et le Blanc. Une belle revue en noir et blanc, 48 pages d'un grain agréable. Un journal d'amateurs, dans tous les sens du terme. «L'objectif est de limiter les coûts pour ne pas avoir besoin de publicité», résume François Morel. Les membres de l'équipe vendent en moyenne 3 000 exemplaires par numéro (la plupart par abonnements). Peuvent partir plusieurs jours pour un sujet sur l'Auvergne ou les côtes roannaises. Ont pour pri