Il y a fort à parier que pendant la Coupe du monde, dans l'éternelle bataille sonore qui oppose les différents stands du marché Saint-Quentin à Paris (Xe arrondissement), Rosilena Vilarinho triomphera sans mal de radio Chante France qu'écoute son voisin, le vendeur d'huîtres. La restauratrice, qui fut aussi organisatrice d'événements au Moulin Rouge, a invité ses compatriotes à animer la dizaine de mètres carrés qu'occupe son comptoir de cuisine, Alegria Brasil (1). Et ils sont nombreux.
Son stand concentre autant d’emblèmes du pays qu’il est possible dans un espace aussi réduit : drapeau, tee-shirts à paillettes bleues, vertes et jaunes, (fausses) fleurs en cascade pour rappeler l’Amazonie, canettes de Guaraná Antarctica (le Coca local), biscuits et sucreries, musique à fond, écran qui retransmet des matchs (même la finale de 1998 perdue face à la France, sans rancune).
Le kebbeh, beignet à la viande d'origine libanaise, à droite. Photo Camille MacOuat.
Zizi. Dans l'arrière-cuisine, moins festive, elle s'active, prépare ses spécialités, essentiellement des beignets et des plats. Difficile de passer devant son échoppe sans s'arrêter, le nez envoûté par la croquette de poulet panée ou les effluves de viande en train de mijoter. «Ma mère avait un stand sur le marché de Belém, où elle vendait de la farine de manioc, raconte Rosilena. Quand j'étais petite, ce lieu me fascinait : tous ces produits frais à portée de main !