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Chez Panisse, la gloire du terroir californien

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Dans son restaurant de Berkeley, Alice Waters milite depuis cinquante ans pour une cuisine saine et responsable, inspirée de la gastronomie française.
Alice Waters tient Chez Panisse depuis 1971. (Photo DR)
publié le 19 septembre 2014 à 17h16

Pour se faire une idée d'un restaurant, que juger ? Sa carte ? Son décor ? Il existe peut-être un indicateur plus révélateur encore : sa clientèle. Le Fouquet's des Champs-Elysées, où Sarkozy a fêté sa victoire, est un lieu de parade pour les fortunes aisées. Septime dans l'Est parisien, où ont atterri Jay-Z et Beyoncé, symbolise bien la hype gastronomique qui enflamme la capitale. En Californie, des stars d'un genre particulier se sont succédé Chez Panisse : parmi elles, le dalaï-lama, Bill Clinton, Steve Jobs et même le réalisateur Werner Herzog. Ce dernier y cuisina sa chaussure en 1980, avec l'aide d'Alice Waters, chef et fondatrice du lieu (et la «dégustation» fut filmée dans le bien nommé court-métrage Werner Herzog Eats His Shoe).

Quel constat tirer de cette liste d’invités ? L’influence d’Alice Waters aux Etats-Unis ne se limite pas au cercle gastronomique. La Californienne est une figure emblématique du mouvement Slow Food, lancé en réaction à la diffusion massive de la restauration rapide. Depuis près d’un demi-siècle, elle prône un retour à l’agriculture bio, locale et saisonnière, notamment à travers un programme de sensibilisation qu’elle essaime dans les écoles primaires du pays.

Figure atypique des années 60, Alice Waters a diffusé sa manière de penser et a enfin trouvé un écho favorable avec le gouvernement Obama («Il a fallu que Bill [Clinton] subisse un quadruple pontage coronarien pour qu'il comprenne que l'alimentation ne se résume pas aux prod