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Ribot

Galette-saucisse, manne de Bretagne

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Mi-chaud mi-froid, ce hot-dog breton à base de blé noir est un symbole du patrimoine local. Tant qu’on ne le badigeonne pas de moutarde…
Au marché des Lices de Rennes, fin novembre. Florence Burel et son mari y tiennent chaque samedi un stand de galettes et de crêpes. (Photo Thierry Pasquet. Signatures)
publié le 19 décembre 2014 à 18h26

Pauline, 26 ans, originaire de Matignon (Côtes-d'Armor), mange des galettes-saucisses car elle «aime ça». Et aussi «parce que c'est bon». On ne peut que s'incliner devant l'argumentaire imparable et saluer sa concision. La désormais libraire parisienne les préfère dotées d'une «saucisse épaisse, mais pas trop longue, pour ne pas dépasser de la galette» et chérit «la double». Comprendre : une saucisse de porc habillée de deux galettes.

Christian, 48 ans, qui a adopté Binic (Côtes-d'Armor) pour ses vacances et longs week-ends, les achète chez Dorothée, sur le marché de Saint-Brieuc, en demandant «un peu de moutarde» sur la saucisse. Une hérésie, voire un péché pour les ultra-orthodoxes de la chose. Tel Paul, 49 ans, qui a grandi à Ploufragan, dans la banlieue de la préfecture costarmoricaine. «Jamais de moutarde, malheureux ! s'étrangle-t-il. Et rien qu'une seule galette ! Avec deux, ça devient étouffe-chrétien.» Pourquoi il adore ce mets simple, ancestral et populaire ? «Pour le verre de vin blanc qui va avec… Non, plus sérieusement, ce qui me plaît, c'est le mélange de froid et de chaud : froid dehors, chaud dedans. Le mélange aussi de léger, de dentelle, et de lourd, d'épais.» Mais attention, tient-il à préciser : «Je n'ai pas dit gras, car la saucisse n'est pas grasse. Et elle doit être un tout petit peu poivrée.» Il se gratte la tête, puis lâche : «Plus je cherche à expliquer pourquoi je l