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Libération

En 2016, être au four et au jardin

publié le 24 juillet 2015 à 17h46

Les agendas ont la regrettable habitude de vous rappeler noir sur blanc le temps qui passe tout en vous en suggérant la désagréable impression de tourner en rond aux mêmes dates de l’année que sont Noël, le Nouvel An ou encore le 14 Juillet. C’est encore pire avec les agendas à thème (veaux, vaches, cochons, chiens, pin-up, dragsters, plantes sauvages…) qui vous mettent en boîte les mêmes textes copiés-collés d’une année sur l’autre. Et comme les marchands d’agendas se calent sur les grandes vacances des mouflets pour vous fourguer la came de l’année suivante, on enrage dès l’été à l’idée d’acheter notre prochain mémento. Il faudrait instaurer un calendrier aléatoire que l’on découvrirait au jour le jour à minuit : on serait le 21 juin, puis le lendemain le 3 mai ou encore le 24 janvier. Vous nous suivez ? Fini les agendas édités six mois avant la nouvelle année. Mais bon, faut pas rêver, c’est aussi improbable que de transformer les pelouses de stade en jardins partagés ou d’installer une cuisinière Lacanche dans notre cambuse de poche.

Heureusement, il y a des pense-bêtes qui n'horodatent pas que des conneries et permettent de se réveiller moins couillon. C'est le cas de l'Agenda du jardinier 2016. Format carré, 144 pages ponctuées de textes courts et d'aquarelles. Pas le genre de bouquin à la ramener pour rien, c'est du précis, du sérieux et du méticuleux, à l'image de son auteur, Pierrick Eberhard, ancien journaliste au Progrès de Lyon, aussi habile à manier le stylo que la bêche. Les aquarelles sont de Nicole Colin, spécialisée dans l'illustration de jardinage.

Et la cuisine dans tout ça, nous direz-vous ? Le jardin n'est jamais bien loin des fourneaux : ils savent donner du temps au temps, qu'il s'agisse de germination de semis ou de mijotage. L'un comme l'autre encouragent l'observation, la curiosité, l'humilité. L'horticulture comme la gastronomie ont le respect des saisons, sont des maisons de tolérance où l'on célèbre les légumes moches et les mauvaises herbes - l'ortie pour n'en citer qu'une - qui embaumeront la soupe du soir. Enfin, il suffit d'avoir le nez sur un rang de céleris, une touffe de coriandre ou un carré de roquette pour saliver des régals à venir. Pensez donc aux choux que l'on repique au cœur de l'été et qui feront de magnifiques plats pour les dimanches d'hiver. L'Agenda du jardinier 2016 vous apprend également à faire rougir vos tomates quand elles ont de la peine à mûrir en les enveloppant dans un «nid» de papier journal et en les installant sur le rebord d'une fenêtre exposée au sud. Vous saurez aussi cultiver dès maintenant les vivaces les plus délicates qui fleuriront au printemps et à l'été prochains.