C’est un bistrot que l’on dirait sorti tout droit d’un roman de Modiano. Quartier perdu, douce mélancolie d’un jour pluvieux de décembre. On y vient à pied, on s’y pose sans façon pour contempler la frisette aux murs, de drôles de bancs recouverts de skaï vert, une déco de bric et de broc où les bibelots encombrent une étagère, entre les guirlandes de Noël. Un homme fredonne un air de blues distillé par TSF Jazz, tandis que de la cuisine provient le bruit réjouissant d’une fricassée en cours. Dans l’assiette plantureuse, cela donne des gésiers fondants posés sur un lit moelleux de pommes de terre sautées, égayées par l’ail et le persil et un bon verre de côtes-du-rhône. C’est bon comme à la maison, intime comme notre rade préféré et l’addition est légère comme celle d’une cantine de sous-préfecture. Hâtez-vous d’aller à la brasserie N et C, un petit coin vrai de Paname qui ne pue pas l’arnaque des fades cafés lounge.
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