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Tu mitonnes

Meilleurs vœux du pot-au-feu

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Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd'hui, premier plat d'amitié de l'année avec une recette du chef magicien Pierre Gagnaire.
(Emmanuel PIERROT/Photo Emmanuel Pierrot pour Libération)
publié le 9 janvier 2020 à 10h51

Photo animée Emmanuel Pierrot

Parfois, l’ouverture de la boîte aux lettres tient de la découverte archéologique. Non pas qu’on y découvre un os de mammouth ou un tesson d’amphore romaine. C’est presque banal au regard de la surprise du jour : une carte de vœux.

Faons puceaux

Oui, vous avez bien lu une vraie carte de vœux. Avec son paysage niaiseux enneigé, ses sapins que l’on dirait recouverts de coton hydrophile et son inévitable troupeau de faons puceaux gambadant dans ce décor de carton-pâte. Forcément, on croit à une blague du troisième type à l’ère de la 5G, de Twitter, d’Instagram, de Messenger et autres réseaux miroirs aux alouettes. Car il faut bien l’avouer, pour nous, vieil ours du papier et du crayon, les vœux en click et en like sont aussi crédibles que les boissons détox promises aux abus de fin d’année. Un vœu sur écran, qu’il soit de smartphone ou d’ordinateur, nous émeut autant qu’un paquet de nouilles chinoises instantanées, un soir de grand vent, après une inondation du gosier à la Jupil ou au Jack Daniel’s. Les pupilles comme les papilles détestent les fausses bonnes intentions aussi sincères que la levrette obligatoire du samedi soir.

Service militaire

Il faut vous dire que l’on vient d’un temps où formuler ses vœux par écrit était aussi impérieux que passer le conseil de révision avant le service militaire. C’est-à-dire que c’était un devoir solennel, donc pas vraiment enthousiasmant, mais on y mettait une forme de civisme et de dignité. D’abord, il fallait aller acheter les cartes de vœu