Image animée Emmanuel Pierrot pour Libération
Le moteur de la bagnole électrique ronronne doucement dans l’obscurité. Il n’y a pas âme qui vive sur l’autoroute. Je m’étais dit que ce serait mieux de rouler de nuit pour arriver sur place au petit jour et effectuer ma besogne tranquille. Mais je n’avais pas prévu la présence des condés au péage. Enfin, on dit plus les condés de nos jours, on dit le Sirtema, pour Service d’investigation et de répression territorial sur l’environnement et les marchés alimentaires. Les flics ont toujours aimé les acronymes mais là ils ont fait très fort en inventant un sigle qui renvoie à une variété de patates dont la plupart des péquins en uniforme ignorent l’existence passée.
Robocops
Les gonzes du Sirtema ont tous les pouvoirs. A côté, les shérifs de la BAC d’antan étaient des enfants de chœur. Je crois que je préférais encore les robocops de Sarkozy à ces schmitts qui vous abordent comme un pestiféré avec leur combinaison de cosmonaute, leur visière antiprojection, leur masque et leurs gants de protection. Si jamais tu t’avises de déconner, fini le flingage par balles qui risquerait de projeter des morceaux de barbaque contaminée. Les pandores du Sirtema sont équipés du Taser dernier cri. C’est pas seulement un pistolet à décharge électrique, c’est aussi un lecteur qui capte à distance toutes les infos sur toi, d’où tu viens, où tu vas, qui et ce que tu transportes. T’as même pas besoin de baisser la vitre de la bagnole. Le flic te parle à travers la v