«La gastronomie fait partie du rayonnement de la France à l’étranger. Qui voudrait toucher à cette image ?» interroge, grinçante, Camille Aumont Carnel, à l’initiative de «Je dis non chef». Sur le compte Instagram créé par cette ancienne élève de l’école Ferrandi (Paris), sont compilés, depuis l’été 2019, une centaine de témoignages de violences sexistes et sexuelles en cuisine. Sans que le milieu de la gastronomie ne s’en soit ému outre mesure, jusqu’ici. Cet été, deux femmes y ont accusé deux chefs renommés d’agressions sexuelles, obligeant le secteur à se confronter enfin – quoique timidement – au sexisme ambiant. «On le dit partout : éduquez vos fils !» estime Julie Basset, cheffe indépendante, qui a connu son lot de remarques misogynes dans le métier.
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«Il faut sensibiliser les jeunes dès les études hôtelières, estime aussi la cheffe Marion Goëttlé, elle-même victime de harcèlement sexiste lorsqu'elle faisait ses premiers pas en cuisine. «On doit leur donner les clés pour se défendre et leur dire que rien ne justifie les violences verbales et les agressions. Que personne n'a