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Libération

Indignés, la classe moyenne fait la révolution ?

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Modératrice Annette Lévy-Willard
par
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Avirama Golan Ecrivaine, journaliste à «Haaretz» 

Les tentes pliées, l’appel à la vie demeure

Le mouvement qui a éclaté le matin du 14 juillet à Tel-Aviv, alors que la société israélienne était plongée dans un sommeil si profond, apportait avec lui un coup de vent frais, le vent de l’espoir.

Pendant trois semaines, ce fut l’Israël d’antan. En marchant dans les rues, pleins d’enthousiasme, des centaines de milliers de manifestants retrouvaient le sentiment de solidarité qui avait été complètement écrasé par le néolibéralisme sans scrupule du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Nétanyahou.

On ne parlait pas du nœud gordien entre l’économie, l’occupation et la colonisation, mais cette idée était là, flottant dans l’air, présente à l’esprit de tous.

C’est grâce à cette ambiance qu’on pouvait voir, pour la première fois en Israël depuis très, très longtemps, juifs et Arabes, dans les manifestations ou autour des campements de tentes, faire face ensemble au communautarisme, au séparatisme, à la paranoïa, à la peur, au soupçon, à la haine. Faire face au désespoir. C’était un appel à un changement révolutionnaire des priorités d’Israël, un appel à la normalité. Un appel à la vie.

Mais à la suite des événements politiques comme souvent, les jeunes qui ont commencé cette révolte se sont retrouvés seuls. Le public ne les suit plus. La société israélienne préfère de nouveau s’enfermer. Et pourtant, le changement, hésitant, fragile, est là. L’été se termine. Les tentes sont pliées. Mais les jeunes de Tel-Aviv attendent