Menu
Libération

Internet dope-t-il nos économies ?

Article réservé aux abonnés
Modérateur Christophe Alix
par
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Marie-Laure Sauty de Chalon Présidente du groupe Auféminin.com

Une destruction créatrice durable et centrale

Le dopage, c’est l’absorption de substances illégales pour améliorer artificiellement ses performances. Ce n’est pas le rôle d’Internet sur notre économie, parce qu’Internet n’est ni illégal, ni passager, ni superfétatoire, ni nuisible à la santé. C’est un phénomène central, durable puisqu’un quart de la richesse créé en France dépend directement ou indirectement du secteur du numérique.

Mais le développement d’Internet ne se fait pas sans heurts, il détruit et crée des emplois, oblige toute l’industrie, tous les services à se repenser pour survivre et permet à de nouveaux acteurs de prospérer. C’est ce que Schumpeter définit par la notion de destruction créatrice, le progrès technologique génère de la croissance mais détruit des business d’antan qui ne parviennent pas à s’adapter.

Jean-Marc Tassetto Président de Google France

Ni marginal ni nuisible : 450 000 emplois

Aussi étrange que cela puisse paraître, à l’heure où tout le monde parle d’économie numérique, il n’existe que peu de chiffres permettant de mesurer l’impact d’Internet. La rareté des données disponibles a donné lieu à de nombreuses caractérisations d’Internet (au pire) comme une puissance nuisible qui détruit les emplois, ou (au mieux) comme un facteur marginal de bonne santé économique d’un pays.

Le rapport McKinsey, «Impact d’Internet sur l’économie française», a dégagé trois enseignements clés : le secteur Internet a représenté 3,2% du PIB français en 2009 (60 milliards d’euros