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L’Europe peut-elle s’appuyer sur les régions ?

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Modérateur François Sergent
par
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Denis Macshane Ex-ministre britannique des Affaires européennes

Les régions sont à la fois un défi et une chance pour la construction d’une Europe démocratique

Les régions représentent tout à la fois une chance et un défi pour l’Europe. Contre la tendance au repli national, elles sont sources de satisfaction culturelle identitaire et forment des bastions de croissance et d’emplois. Les Etats-nations ne peuvent pas affronter seuls les problèmes du monde et d’autres niveaux doivent s’immiscer dans la structure globale de décision. A la condition toutefois de ne pas sombrer dans la balkanisation, et en posant l’exigence d’une gestion saine des finances publiques.

L’Europe doit donc s’appuyer sur les régions, mais le peut-elle vraiment ? L’articulation est complexe, avec des entités aussi disparates, tant du point de vue de leur taille que de leur structure politique.

Il faut ainsi prendre en compte le fait que la région de la Bavière est plus grande que le Danemark ! Le Royaume-Uni, avec ses centres névralgiques - Westminster et Whitehall à Londres (1) -, reste sans doute le pays le plus centralisé d’Europe.

Le gouvernement travailliste avait amorcé un transfert des pouvoirs vers les différentes nations qui composent le Royaume-Uni (l’Ecosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord) sans mettre en place une redistribution des recettes vers les régions anglaises. En 2004, les habitants du Nord-Est de l’Angleterre ont même refusé par référendum de former une région décentralisée, perçue comme une création administrative artificiel