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L’Européen existe-t-il ?

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Modérateur Sylvain Bourmeau
par
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Philippe Cayla Président d’Euronews

L’Europe en quête de ses citoyens

On sait qu’il y a 500 millions d’Européens dans l’Union européenne, mais est-on certain que ces 500 millions d’individus peuvent dire : «Je suis, je me sens européen» ?

D’après l’Eurobaromètre, seulement 10% des Européens se sentent d’abord ou exclusivement européens, tandis que 90% se sentent d’abord ou exclusivement nationaux. De même, seulement 2% des Européens vivent dans un autre pays européen que le leur, seulement 13% des Européens sont mariés avec un (une) Européen (ne) d’un autre pays que le leur. Si l’on considère la citoyenneté européenne la lacune est la plus flagrante. Elle n’apporte pas l’essentiel : que tout citoyen d’un pays de l’UE soit citoyen européen, mais que tout citoyen européen puisse devenir à son gré citoyen de n’importe quel pays de l’Union.

Garimberti Président de la RAI

Passer de l’euro à l’Européen

L'Italie fête les 150 ans de son unification. On se souvient tous de l'adage : «On a fait l'Italie, il faut faire les Italiens.» La même maxime, toutes proportions gardées, a été énoncée après le traité de Rome de 1957 : «On a fait l'Europe, maintenant il nous faut les Européens.» Tant qu'il s'agissait d'une intégration à six, l'objectif de cimenter les peuples entre eux était, pour ainsi dire, à portée de main.

A partir de 1973 tout élargissement a toujours entraîné une dilution du sentiment communautaire. L’euro fut perçu immédiatement comme un symbole fort, qui renforça l’attraction exercée par l’UE