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Les réseaux sociaux acteurs de la démocratie ?

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Modérateur Ludovic Blécher
par
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Emna El Hammi Blogueuse tunisienne

Les réseaux sociaux, nécessaires mais pas suffisants

Les réseaux sociaux ont contribué aux mobilisations qui ont donné le jour au printemps arabe, dans la mesure où ils ont permis de rapprocher des personnes, d’échanger des informations en temps réel et de faire circuler des mots d’ordre. De là à les considérer comme des acteurs démocratiques (majeurs) il y a un pas que l’on ne saurait franchir que si l’on réduit la démocratie à son versant «négatif» (la protestation, la dénonciation). Dès qu’il s’agit de produire de la pensée, d’organiser les gens et d’élaborer des programmes, leurs limites deviennent patentes.

Même pris comme outils de «communication» (de dé-communication plutôt), ils demeurent marqués du signe de la minorité. Ils n’ont accédé à une certaine notoriété qu’en tant qu’auxiliaires des grands médias internationaux, auxquels ils ont fourni la matière première, fournissant en même temps à la «communauté internationale» des prétextes pour intervenir, ce qui d’ailleurs devrait nous amener à nous interroger sur la pertinence de la qualification d’«arabe» d’un printemps dont on n’a pas encore mesuré toutes les ambiguïtés.

Malek Khadhraoui blogueur tunisien

«Le régime Ben Ali a œuvré pour transformer le peuple tunisien en une masse d’individus déconnectés, sans possibilité d’échanges et de débats. Mais même si la révolution n’a pas été menée par les réseaux sociaux, ils ont pris part à la construction mentale de la révolution.»

Ahmed Herzenni Sociologue marocain

Journaliste citoyen, acteur indispen