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Les révolutions arabes, et après ?

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Les nouvelles frontièresdossier
Modérateur Jean-Pierre Perrin
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publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Mahmoud Hussein Pseudonyme de Bahgat el-Nadi et Adel Rifaat, écrivains égyptiens

En Egypte, la démocratie a été conquise puis confisquée par les militaires

La révolution égyptienne a fait bien plus que renverser un despote. Elle a ébranlé le fondement même du pouvoir despotique. Jusqu'ici, les gouvernants entendaient garder le monopole absolu de l'initiative politique. Tout devait émaner «d'en haut», rien «d'en bas». Le président ne tenait pas sa légitimité d'un mandat populaire, mais d'un décret de l'histoire. Il incarnait la «chose nationale». En obtenant la tête de Moubarak, la révolution a établi le principe d'une nouvelle légitimité. Celle de l'initiative politique venant «d'en bas», d'un pouvoir fondé sur le mandat populaire.

La révolution n’ayant ni chef ni programme, un vide politique était alors créé au sommet de l’Etat. Le Conseil supérieur des forces armées s’empressait de le combler, s’emparant de tous les pouvoirs en affirmant que son objectif était de mettre en place des institutions démocratiques conformes à la légitimité révolutionnaire.

Depuis, il ne cesse de faire le contraire de ce qu’il prétend. Il délibère secrètement, décide arbitrairement et gouverne par décrets, dans le cadre de l’Etat d’urgence hérité de l’ancien régime. Il s’efforce ainsi de rendre au pouvoir d’Etat le monopole absolu de l’initiative politique. L’affrontement ne fait que commencer.

Yadh ben achour Juriste, président de la Commission de réforme tunisienne

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