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Libération

Paris-Tunis, la rupture ?

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Modérateur Vincent Giret
par
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Yves Aubin de la Messuzière Ex-ambassadeur de France en Tunisie

Messieurs les «amis de la Tunisie» où étiez-vous quand le sang coulait ?

Ils étaient nombreux ces hommes politiques français qui se disaient «amis de la Tunisie», ceux qui ne tarissaient pas d'éloge sur le modèle tunisien. Après tout, «le premier des droits de l'homme est de manger», disait Jacques Chirac, alors président de la République, à propos des Tunisiens. Ces «amis de la Tunisie» étaient surtout les amis du régime tunisien, pas ceux du peuple. Alors que le sang coulait, le gouvernement français s'activait à fermer les yeux. Michèle Alliot-Marie n'a rien trouvé de mieux à proposer que «le savoir-faire français». Frédéric Mitterrand, le plus illustre des «amis de la Tunisie», n'a pas vu de dictateur à Tunis.

Plus récemment, Alain Juppé, avant même de féliciter la Tunisie pour le grand pas qu'elle vient d'accomplir vers la démocratie, se pose en donneur de leçons et parle de «lignes rouges» à ne pas dépasser. Où étaient ces lignes rouges du temps de Ben Ali, monsieur le ministre ?

Les Français doivent se rendre compte que la Tunisie c’est aussi et surtout Sidi Bouzid, Jendouba et tous ces territoires sinistrés. Les Tunisiens devront voir que la France n’est pas la longue file d’attente pour l’obtention des visas avec son lot d’humiliations, mais c’est surtout le pays des Lumières. En somme, il faut réapprendre à se connaître.

Amira yahyaoui Cyberactiviste tunisienne

La France ne doit pas apparaître comme donneuse de leçons

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