Pour ses 50 ans, Libé s’installe ce samedi 11 novembre à la Cité de la Musique pour 24 heures de festival. Au programme : débats et rencontres pour décrypter l’actualité, découvrir les coulisses du journalisme et réfléchir à la marche du monde. Mais aussi des masterclass, des spectacles vivants et des concerts…
Juillet 2023. Le pays est sous tension. Ça craque de partout après la mort de Nahel, 17 ans, tué à Nanterre par le tir d’un policier durant un contrôle routier. Jean-Luc Mélenchon est posé dans un café à quelques encablures de la gare de l’Est. Il a un exemplaire de Libération sous les yeux. La manchette du jour : «Police à la dérive». Un titre qui fait réagir le leader de La France insoumise. «Qu’est-ce qui vous arrive, vous virez gauchiste ?» dit-il à ses interlocuteurs, taquin.
En face de lui, quatre journalistes de la rédaction. Nous ne sommes pas dans les parages par hasard. Le rendez-vous est fixé depuis des semaines. Un déjeuner à la demande de Jean-Luc Mélenchon. Le triple candidat à la présidentielle ne supporte plus le traitement de Libé. «Vous pouvez ne pas m’aimer, mais arrêtez de m’attaquer sur tout, de me caricaturer. J’ai une stratégie, respectez-la. Tout a failli disparaître à gauche alors arrêtez de me taper comme ça», lâche-t-il très sérieusement. La relation entre lui et nous est étrange. Des ruptures et des retrouvailles au fil des saisons et de ses humeurs. Jean-Luc Mélenchon classe Libé dans le camp de la gauche trop bourgeoise ; la gauche molle. Il fait toujours les mêmes blagues. Il demande des nouvelles de François Hollande, Bernard Cazeneuve et tous les autres sociaux-démocrates.