Pour ses 50 ans, Libé s’installe ce samedi 11 novembre à la Cité de la Musique pour 24 heures de festival. Au programme : débats et rencontres pour décrypter l’actualité, découvrir les coulisses du journalisme et réfléchir à la marche du monde. Mais aussi des masterclass, des spectacles vivants et des concerts…
Nicolas Beytout, le patron de presse le mieux peigné de la place de Paris, est passé par la direction du Figaro (de 2004 à 2007), après avoir dirigé les Echos, et avant de fonder l’Opinion. Que des rédactions d’affreux gauchistes. «J’attends moins Libé qu’avant. Je trouve qu’il s’est enfermé dans un rôle, qu’il parle parfois trop à une même communauté. Une communauté qui n’est pas la mienne et qui ne m’intéresse pas» – comme si l’Opinion déchaînait les passions en dehors des cabinets de conseil et des patrons du CAC 40. Qu’est-ce que ça lui évoque alors, Libé ? «Le nom de Serge July d’abord, que j’ai beaucoup admiré, même si on n’était pas toujours en ligne. Ça m’évoque aussi Laurent Joffrin, qui en a été un grand patron. Ça m’évoque une rédaction inventive enfin, qui a créé un style avec un souci permanent d’originalité.»
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Et de citer le travail des journalistes Jean-Michel Baer et Jeanne Villeneuve dans les années 80, des pionniers du «reportage social» à la Libé – voilà un connaisseur, un vrai. «Ils allaient toujours chercher des sujets économiques très différents de ce qu’on traitait aux Echos.» En exemple, Nicolas Beytout se souvient notamment «d’une série de reportages sur la vente de yearlings [jeunes pur-sang anglais, ndlr] à Deauville». Les compliments s’arrêtent ici. Car Libé, ça lui évoque aussi «beaucoup d’excès, de recherche permanente d’originalité, du coup ou du jeu de mots. Une façon d’aller parfois trop loin. A la fin, je ne sais pas si on peut dire que le bilan est positif». Ouch.