Tous les territoires engagés pour des solutions solidaires, le département de la Gironde, la ville de Bordeaux, la fondation Jean-Jaurès, Libération et plus de 60 organisations composant le Pacte du pouvoir de vivre proposent de débattre de six grandes solutions. Solidarité, emploi, alimentation, pour en discuter : rendez-vous le 9 février prochain dans les locaux du département de la Gironde et les 10 & 11 février à l’université de Bordeaux pour le « Climat Libé Tour » (entrée gratuite sur inscription).
Retards à répétition, suppressions à la dernière minute, territoires insuffisamment desservis, prix en hausse, wagons vétustes… La liste des griefs des usagers des trains du quotidien est parfois très longue. Pourtant, quand on aborde l’aménagement des territoires et la décarbonation des mobilités, le développement du ferroviaire est au cœur de toutes les réflexions en raison de son faible bilan carbone. Sur un trajet régional de 50 km (RER et Intercités), il émet jusqu’à 22 fois moins de GES (gaz à effet de serre) que le même trajet en voiture individuelle thermique, selon les données environnementales de l’Ademe. En Gironde, pour reconquérir les habitants et faciliter leur accès aux transports en commun, notamment dans les zones péri-urbaines et rurales, les élus locaux ont entrepris de renforcer leurs infrastructures. Parmi les projets, la création d’un RER métropolitain est déjà bien engagée depuis 2018.
Concrètement, ce Réseau express régional veut «faire évoluer les 5 lignes existantes en 3 lignes plus performantes, structurer 300 km de voies ferrées et 54 gares et haltes ferroviaires», détaillent Bordeaux métropole et la Région Nouvelle-Aquitaine, les principaux porteurs de projets aux côtés du Département et de l’Etat. A terme, les voyageurs pourront traverser le département du nord au sud et d’ouest en est, (via la ligne Libourne - Bordeaux - Arcachon ; Saint-Mariens - Saint-Yzan - Bordeaux -Langon et entre Bordeaux et la pointe de Grave dans le Médoc), sans être obligés de s’arrêter à Bordeaux pour changer de wagon. La feuille de route prévoit aussi d’augmenter l’amplitude horaire et la fréquence. Un billet unique permet déjà d’emprunter à la fois le train, le bus ou le tramway depuis novembre 2023. En parallèle, un volet routier comprend la mise en place progressive de six lignes de cars express.
«700 millions d’euros» débloqués
D’ici 2030, le RER métropolitain de Bordeaux projette ainsi de passer de 18 000 à 38 000 usagers chaque jour. «Cela permettra de réduire l’usage de la voiture et de baisser les émissions de gaz à effet de serre et de polluants, dans un contexte d’accroissement de population et de nécessaire adaptation aux enjeux climatiques», pointent encore les élus. A titre d’exemple, sur la ligne Libourne - Arcachon, ils estiment qu’environ 15 tonnes de CO2 pourront être évitées quotidiennement. Le projet doit également répondre à une autre problématique bien connue des Girondins : les bouchons quotidiens, en particulier sur la rocade bordelaise.
A ce jour, la question du financement reste encore épineuse en Gironde mais aussi dans la dizaine de villes françaises où le même type de projet est à l’étude, en cours ou déjà lancé, à l’instar de Grenoble ou Strasbourg. De nombreux élus réclament une aide financière de l’Etat pour les aider à investir. En septembre 2023, Emmanuel Macron a annoncé qu’il allait verser, dans un premier temps, 700 millions d’euros aux collectivités. «Coût estimé du seul RER métropolitain Bordelais : 680 millions», faisait alors remarquer Nicolas Thierry, député écologiste de Gironde et conseiller régional. Les grandes métropoles concernées attendent désormais de voir si un renouvellement du budget va être acté pour leurs Réseaux express, pourtant largement mis en avant dans le cadre de la planification écologique.