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Libération
Reportage

A Cognac, la manne de l’or brun

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Transition écologique : le temps des villes et des territoiresdossier
Dans la «Spirit Valley» de Charente, ­l’eau-de-vie de vin et ses dérivés rapportent beaucoup d’argent. Mais la filière génère aussi des tensions entre acteurs du secteur, élus et habitants.
(Jeremy Perrodeau/Liberation)
publié le 27 septembre 2024 à 3h14

A l’heure de la transition écologique, en partenariat avec la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (Popsu), plongée dans les projets et initiatives qui font bouger les politiques urbaines.

C’est une zone où le cognac est omniprésent. Mais, à l’entrée du village, une pancarte annonce «Ici, vente de cagouilles [escargots, ndlr]». Autre spécialité locale, qui est pourtant loin de concurrencer la boisson ambrée… Merpins jouxte Cognac, la ville qui porte le nom de l’eau-de-vie de vin mondialement connue. Un joli bourg : 11 kilomètres carrés, 1 100 habitants, une abbaye bénédictine datant du XIIe siècle.

On s’installe dans la voiture d’Hubert Demenier, 75 ans, le maire du village, qui va nous conduire dans ce bout de la «Spirit Valley», ce qui n’est pas sans faire sourire quand on sait que l’élu a eu de grosses responsabilités dans l’enseignement catholique. Mais il précise, d’emblée, avec humour, qu’il ne souhaite pas «faire une Joe Biden», et se représenter… Il connaît pourtant sa zone sur le bout des doigts.

Ici, on fabrique des alambics, là de la chaudronnerie, des cuves en inox… La marque de cognac Prulho détient tous les immeubles de la surface et en assure la location. A côté des entrepôts, le vignoble, tout de même. On est dans l’appellation «Grande Champagne». Il s’étend en jolies rangées, peu vallonnées. Les grappes attendent les vendanges, prévues autour du 23 sept