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Libération
IA plein de perspectives

A Lyon, la fête des Lumières nous fait tourner la tech

Festivals de l'étédossier
Si l’événement s’est toujours adapté au contexte social et technologique au fil des ans, l’édition 2023 marque l’apparition de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les créations des artistes.
Cellulo/d, performance XXL de Bruno Ribeiro. (Bruno Ribeiro )
publié le 7 décembre 2023 à 2h11

Lyon, un soir de 1852. Les habitants conjurent le mauvais temps en allumant à leurs balcons et fenêtres des lumignons, ces petites bougies à l’éclairage faiblard, en hommage à la Vierge. Au fil des évolutions techniques et sociétales, les festivités ont quelque peu changé – l’éclairage aussi. En 2022, en pleine crise énergétique, la fête des Lumières passe en tout-LED. L’année précédente, le Covid encore très présent, des centaines de casques de VR avaient rendu la fête accessible aux personnes âgées et handicapées. Pour cette nouvelle édition, «alors que l’arrivée de ChatGPT est très commentée depuis des mois», l’intelligence artificielle s’invite un peu plus dans l’écriture des œuvres lumineuses, explique Julien Pavillard, coordinateur général de l’événement.

Avec près de 2 millions de visiteurs attendus sur quatre jours, le rendez-vous se veut fédérateur, et déploie dans la ville une trentaine d’installations à même de combler les rétines : un cadran solaire de faisceaux lumineux offrant un spectacle à 360°C (fontaine des Jacobins), la création immersive du collectif Tundra et ses dix écrans holographiques (théâtre des Célestins) ou encore la performance Cellulo /d de Bruno Ribeiro (place des Terreaux), confrontant les premières images du cinéma à des visions mouvantes issues d’algorithmes. Avec, en embuscade derrière chaque photon, une question : «Quelles conséquences les intelligences artificielles ont-elles sur nos imaginaires ?» Et un impératif, souligne Julien Pavillard, laisser place aux émotions. «La technologie est au service des artistes et du public, elle doit se faire oublier.»