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Climat Libé Tour Marseille : initiative

A Marseille, une bonne Base pour tout changer

Climat Libé Tourdossier
Le bar associatif du quartier des Chartreux permet à plus de 1 000 militants d’échanger sur les diverses causes écologiques et sociales qu’ils défendent tout en décompressant.
Avec ses gros canapés, son bar associatif et surtout son agenda fourni d’ateliers et réunions, cette ancienne entreprise d’électricité de 400 m² du quartier des Chartreux est un lieu vivant et engagé. (DR)
publié le 8 décembre 2023 à 13h18
Informer, débattre et envisager des solutions au plus près des réalités et des enjeux. Rendez-vous le samedi 16 décembre à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, pour la sixième et dernière étape de l’année 2023 du «Climat Libé Tour».

Fraîchement débarquée à Marseille, Fanny, 24 ans, cherche «des endroits». «J’ai vu passer la Base sur les réseaux sociaux, dit-elle, cela m’avait l’air assez complet, un lieu avec plein de collectifs.» Cela matche : avec ses gros canapés, son bar associatif et surtout son agenda fourni d’ateliers et réunions, cette ancienne entreprise d’électricité de 400 m² du quartier des Chartreux est un lieu vivant et engagé. Fanny rejoint le groupe animation qui est à la barre, entre autres, de l’apéro réunissant chaque dernier jeudi du mois les bénévoles et adhérents de cette «Base Marseille» : soit plus de 1 000 personnes à ce jour.

«Appliquer toutes les règles que l’on veut pour la société»

«La Base est un acronyme pour base d’action sociale et écologique, nous considérons que l’une ne va pas sans l’autre, notre vision n’est pas l’écologie pour les riches», précise Christophe Oudelin, militant chez Alternatiba. En 2019, le mouvement s’est retrouvé à l’étroit dans ses murs, avec l’envie aussi de «massifier» la dynamique citoyenne. Avec d’autres associations, il se met en quête d’un lieu marseillais où agréger toutes les énergies pour «accélérer la transition vers une société juste, résiliente et respectueuse du vivant». Et «appliquer toutes les règles que l’on veut pour la société» : la Base est autogérée, autofinancée et chaque adhérent a la même voix.

«C’était important de se dire qu’on n’allait pas faire un lieu que pour les écolos, mais qui permet à d’autres collectifs de s’engager, continue Christophe Oudelin. Au début, nous étions une dizaine de structures, aujourd’hui, 500 sont passées par ici.» Ce jeudi, le collectif 59 Saint-Just, qui aide les jeunes migrants, a réservé une salle de réunion. A côté de la «livrothèque», la réparation d’un vélo donne du fil à retordre à l’atelier Vélocène. Claire, 49 ans, passe une tête en voisine pour l’apéro-bénévoles. Elle jette un œil au plafond sur lequel elle a travaillé. «A chaque fois, ce sont des chantiers participatifs, comme la pergola de la terrasse, raconte-t-elle. J’ai intégré le groupe travaux. Je fais partie de ceux qui n’ont pas beaucoup de temps, mais j’essaie d’aider à mon niveau. Pour les collectifs, c’est fondamental de trouver un lieu pour se concentrer, sans toute la logistique à gérer. C’est un vrai plus. Je trouve bien d’être au service des militants.»

«Le fait d’être ensemble change tout»

Le visage de Guillaume, 29 ans, référent local de l’association L214, laisse paraître quelques traits de fatigue. Il sort de réunion avec des «référents» de la Base, les volontaires chargés de toute la coordination. «Ce qui me tient le plus à cœur, c’est d’avoir des points de vue différents, plutôt que de juste rester dans son coin. On a beaucoup à apprendre les uns des autres. Et puis cela permet de travailler sur le moral de tout le monde. Quand on sent que cela n’avance pas trop, et que l’on voit d’autres causes qui heureusement avancent, on se dit que ce n’est pas grave.» «Les causes que l’on défend tous sont terribles, urgentes, le fait d’être ensemble change tout, ça donne de la force», abonde Christophe Oudelin. Un groupe de travail veille d’ailleurs sur le bien-être militant, «pour prévenir les burn-out et les conflits qui surviennent forcément». Les apéros du jeudi aident aussi à décompresser. Souvent, ils se terminent en karaoké.