Fin décembre, les 500 000 habitants de la métropole de Montpellier bénéficieront de la gratuité des transports dans les bus et les trams. Une mesure à imiter dans toutes les villes de France ? Rendez-vous le 21 décembre, à l’Opéra Comédie pour un débat sur les enjeux de la mobilité. Entrée libre sur inscription.
L’œuvre ne sera visible sur les rails qu’au lancement de la cinquième ligne de tramway, prévu pour 2025. Mais on connaît déjà ses contours : un fourmillement de vie en vert, couleur qui incarne selon l’artiste «la liberté et le mouvement, l’espoir et la santé».
C’est donc Barthélémy Toguo, 56 ans, qui a été choisi en janvier par la ville de Montpellier pour habiller la future ligne de tramway, laquelle desservira une diagonale de 16 kilomètres reliant le nord à l’ouest de la métropole en passant par le centre historique. Originaire du Cameroun et formé aux écoles des beaux-arts d’Abidjan, de Grenoble et de Düsseldorf, l’artiste plasticien n’est pas inconnu à Montpellier. Il avait en effet conçu en 2016 une exposition baptisée «Déluge» pour le Carré Sainte-Anne, église désacralisée et lieu d’art contemporain à Montpellier.
Gratuité des transports : analyse
L’inspiration de Barthélémy Toguo puise dans les liens qu’il a tissés avec son environnement naturel ; depuis toujours, dit-il, cette inspiration s’enracine dans les relations entre l’humain, l’animal et le végétal. Il a ainsi baptisé «Feuille de vie» cette œuvre rafraîchissante qui couvrira les rames : dans les plantes, feuilles et lianes entremêlées apparaissent des crocodiles, des oiseaux, des poissons et des salamandres, ainsi que le profil d’un homme.
Reconnaissable au premier coup d’œil, l’habillage des tramways montpelliérains marque leur identité autant que leur destination. En 2000, les hirondelles sur fond bleu de la ligne 1, puis en 2006 les fleurs multicolores de la ligne 2, avaient été imaginées par les designers Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti. Les lignes 3 et 4, à la fois plus élégantes et plus élaborées, furent quant à elles dessinées par le couturier Christian Lacroix, lequel avait alors envisagé le tramway tel «un aimable reptile, un animal fabuleux, un gentil monstre marin».
Barthélémy Toguo, lui, laisse sur la ligne 5 une empreinte artistique plus personnelle, dédiée à l’harmonie et à l’équilibre nécessaires entre l’homme et la nature. «Travailler un support comme le tramway permet de montrer un travail plastique au cœur même de la ville : cette proximité avec le public est tout à fait unique en son genre, souligne-t-il. Le tramway devient à la fois un espace d’art mobile habité, mais également une œuvre accessible aux regards de tous, en dehors des espaces conventionnels d’expositions, en dehors de toutes contraintes temporelles.»
Outre l’habillage des rames, l’artiste présentera deux œuvres sur deux places situées sur l’itinéraire de la future ligne 5. L’ensemble de cette démarche séduit Barthélémy Toguo, pour qui Montpellier sait «accompagner le développement urbain d’un volet artistique fort et donner aux artistes une place centrale dans la cité».