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Climat Libé Tour Nantes : reportage

A Nantes, «savez-vous quels insectes on pourra manger ?»

A l’occasion de la cinquième étape du Climat Libé Tour, ce week-end en Loire-Atlantique. les collégiens du Parlement génération transition ont notamment réfléchi à notre façon de consommer et de nous déplacer.
A Nantes, le 18 novembre 2023, lors du Climat Libé tour. (Theophile Trossat/Libération)
publié le 20 novembre 2023 à 17h58

L’auditorium de l’Hôtel du département de Loire-Atlantique, à Nantes a fait salle comble. Dans les fauteuils en cuir pivotants de l’amphithéâtre où les élus délibèrent habituellement, une centaine de collégiens échangent, devant leur micro. Sur scène, l’équipe entend persuader l’assemblée qu’il faudra bientôt consommer des insectes plutôt que de la viande. «Les insectes polluent moins. Pour convaincre les gens, on pourra faire des pubs, dire que c’est bon pour la santé avec des stars.» Un autre complète : «Il ne faudra pas manger tous les insectes. Faire de l’élevage et ne pas prélever dans la nature ceux utiles à la biodiversité.» Une jeune fille pose une question : «Savez-vous quels insectes déjà on pourra manger ?» Un silence. «Des araignées peut-être ?» répond celle au micro qui avoue spontanée ne pas y avoir pas trop réfléchi.

«Les idées sont pertinentes»

Nous sommes à la cinquième étape du PGT, le Parlement génération transition lancé par Libération et Oxfam à l’occasion des Climat Libé Tour. Une journée pendant laquelle trois classes de collégiens de Loire-Atlantique sont venues réfléchir autour de trois thèmes : comment remettre la ville dans la nature, comment bien se nourrir, pour sa santé et la planète, et enfin comment réinventer notre manière d’habiter. A l’issue d’une matinée de réflexion, les petits groupes accompagnés par des élus du département, des journalistes ou des militants, proposent des pistes concrètes sur ces questions.

Au micro, pendant la restitution, les collégiens se succèdent. L’un suggère d’interdire la voiture pour les trajets de moins de quinze minutes à vélo et de lui préférer le train, la trottinette électrique ou la marche à pied. Ses camarades l’interrogent sur le sort des personnes âgées ou à mobilité réduite. «Peut-être utiliser des vélos-cargos ?» avance un des participants. L’autre parle de «repeindre les bâtiments en blanc et y mettre de la végétation afin que cela soit moins monotone». On s’attarde sur la définition de monotone. Doigt levé dans l’auditorium : «Mais qui payera la peinture ?»

Les précédentes étapes

A la fin de journée, les propositions sont remises aux élus. Dans la salle, Chloé Girardot Moitié, présidente de la commission Transition écologique et résilience des territoires au département a suivi les échanges. Elle félicite les classes. «C’est très proche de ce que l’on fait ici habituellement. Les idées sont pertinentes, les différentes dimensions évoquées : qui finance, le souci des personnes fragiles, de l’équité et de la justice sociale.»

Avant de reprendre le bus pour Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, une ville située à 25 km de Nantes, une des professeurs se réjouit : «Nous avons monté tout un projet autour de cette journée et nous allons continuer à travailler dessus. Les élèves ont bien pris la parole, ce qui n’est pas forcément évident. Et puis c’était enrichissant de les confronter à d’autres points de vue.»