A l’ombre d’un résineux, deux grands gaillards en jogging attendent peinards que ça morde, bien assis sur leur chaise de camping. C’est que le soleil tape déjà en ce dernier mercredi avant le printemps. «De l’autre côté, il y a une quarantaine de carpes, indique à demi-mot Cyrano, 22 ans. Il ne faut pas trop le dire, mais, ici, les poissons sont monstrueux : certains silures mesurent jusqu’à 2 mètres.» Par «ici», le jeune pêcheur parisien, aussi étudiant et basketteur semi-pro, désigne les rives arborées du lac intérieur du bois de Boulogne (XVIe arrondissement). «Ici, j’ai déjà pris une carpe de 27,5 kilos : c’est mon record», poursuit Cyrano, en dégainant une photo de cette grosse prise sur son smartphone.
Avec son acolyte Lancelot, 23 ans, ce passionné pêche depuis l’adolescence et principalement dans les eaux parisiennes. «Dès qu’on a du temps libre» et «au moins deux à trois fois par semaine à la belle saison», complète Cyrano. «Ça occasionne aussi pas mal de rencontres et de discussions avec les passants», renchérit son camarade. La surprise de voir des pêcheurs ferrer le poisson au bord d’un étang artificiel en plein Paris y est peut-être pour beaucoup. Pourtant, dans la capitale, pêcher, que ce soit dans la Seine, les canaux ou les étangs des bois, est un loisir ancien immor