Au nord, la Seine ; à l’ouest, l’usine Lubrizol. A cheval sur les communes du Petit-Quevilly et de Rouen, le quartier Flaubert est à quinze minutes à pied du cœur historique de la ville (il doit d’ailleurs son nom au pont qui l’y relie), à proximité immédiate de sites industriels en activité. C’est un bout de ville en devenir de 90 hectares, traversé de faisceaux ferroviaires, planté d’un giratoire, de friches, et bordé de voies rapides. «On a hérité d’un plat de nouilles d’infrastructures», résume Jacqueline Osty, paysagiste qui pilote le projet pour la métropole Rouen Normandie. Ce «plat de nouilles» XXL s’impose au regard quand on arpente la ZAC. A travers les grilles de chantier, dans les odeurs de bitume, on peine encore à y entrevoir la ville de demain. Pourtant, des dizaines d’habitants ont commencé à s’installer depuis l’hiver dernier (5 000 sont attendus à l’horizon 2030 et 10 000 à terme, avec quelque 9 000 emplois), et le site compte déjà plusieurs métamorphoses, opérées avec succès.
Cela fait en effet près de quinze ans que paysagistes et urbanistes s’attellent à faire vivre ce quartier grand comme le cœur historique de Rouen. Ce «travail de couture, de réparation» a commencé par les aménagements des bords de Seine, réalisés avec l’agence In Situ, et salués par le grand prix national du paysage. C’était en 2018 ;