Menu
Libération
Rendez-vous

A Venise, la Biennale d’architecture 2025 s’adapte

La Biennale d’architecture de Venisedossier
La 19e édition de la manifestation vénitienne, qui s’ouvre ce samedi 10 mai, met à l’honneur l’ingénieur et architecte turinois Carlo Ratti, promoteur de la «smart city». Un choix à rebours de la quête de sobriété prônée par une partie de la profession.
L'architecte turinois à l'honneur de la 19e Biennale d'architecture de Venise. (Andrea Avezzu'/La Biennale di Venezia)
publié le 8 mai 2025 à 17h36

Quelles solutions propose l’architecture pour s’adapter à l’imprévisibilité du monde, repenser l’existant et imaginer de nouvelles façons d’habiter l’espace ? Un dossier réalisé en partenariat avec l’Institut français à l’occasion de la Biennale d’architecture de Venise 2025. Tous les articles sont à retrouver ici.

C’est à l’ingénieur et architecte turinois Carlo Ratti, fondateur d’une agence de design mais aussi directeur du Senseable City Lab du Massachusetts Institute of Technology, qu’a été confié le commissariat général de cette 19e édition de la Biennale de Venise, le plus couru des rendez-vous de l’architecture internationale. Un choix assez particulier que ce promoteur de la «smart city», incarnation d’une architecture interventionniste, techno-optimiste et volontiers tape à l’œil, fort à rebours de la sobriété, l’adaptation raisonnée et le ré-enracinement qui animent actuellement une partie de la profession.

Co-concepteur notamment du CapitaSpring, un gratte-ciel high-tech et végétalisé de 280 mètres de haut à Singapour (2022), Carlo Ratti, 54 ans, est connu pour son travail sur les convergences entre urbanisme et numérique. A Venise, l’exposition qu’il a échafaudée, intitulée «Intelligens. Natural. Artificial. Collective.», entend convoquer l’intelligence, sous toutes ses formes, pour que l’architecture prenne sa part face au grand chambardement climatique. «Pendant des décennies, la réponse de l’architecture à la crise climatique a été centrée sur l’atténuation – concevoir pour réduire notre impact sur le climat, explique le commissaire dans son introduction officielle. Cette approche ne suffit plus. Le temps est venu d’adopter l’adaptation : repenser la façon dont nous concevons pour un monde altéré.» Une urgence qui résonne, à Venise, plus que partout ailleurs : selon une étude publiée en mars 2025 par l’Institut italien de géophysique et de vulcanologie, la lagune, dont les digues actuelles ne suffiront pas, disparaîtra de moitié sous les eaux d’ici la fin du siècle si rien n’est fait.

19e Biennale de l’architecture de Venise, du 10 mai jusqu’au 23 novembre. Rens. : Labiennale.org/en/architecture/2025 et Institutfrancais.com/fr/offre/le-pavillon-francais-a-la-biennale-de-venise