La réindustrialisation est un enjeu majeur pour notre économie. Elle représente un levier essentiel pour renforcer notre indépendance économique et notre capacité d’innovation. Cependant, pour réussir cette démarche volontaire de réindustrialisation, nous devons impérativement résoudre l’une des équations les plus complexes de notre époque : l’attractivité des métiers de l’industrie.
La situation actuelle est alarmante. Nous assistons à une pénurie de main-d’œuvre sans précédent, touchant toutes les strates de notre économie. Les entreprises peinent à trouver des effectifs en nombre suffisant et, surtout, en adéquation avec leurs besoins. Cette pénurie menace sérieusement leur capacité à fonctionner à plein régime, freinant ainsi leur croissance et leur compétitivité. Face à ce constat, il est impératif que tous les acteurs de l’industrie se mobilisent.
Cette situation met en lumière un constat : l’image de l’industrie est dégradée, que ce soit ses métiers, son impact environnemental, son manque de diversité, en particulier pour les femmes. Pourtant, l’industrie moderne est hautement technologique et innovante. Elle a également amorcé sa transition écologique avec des pratiques plus durables.
En termes de carrière, les opportunités sont là avec des métiers variés et des salaires pour ses cadres en moyenne 20 % supérieurs à ceux d’autres secteurs. L’industrie offre un terrain fertile pour les esprits créatifs et en quête de sens. Les métiers exigent certes des compétences techniques pointues mais de plus en plus de recrutements se basent sur des compétences comportementales en complément des compétences techniques. Les femmes y ont toute leur place !
Démystifier l’image des usines
Parallèlement à ces défis, nous assistons à un désintérêt croissant des jeunes pour les filières scientifiques et techniques. De plus, la formation annuelle de seulement 46 000 ingénieurs ne suffit pas à stimuler l’innovation dans les entreprises, en particulier dans les PME, qui dépendent de l’innovation pour prospérer. D’ailleurs, dans le cadre du plan industrie verte de Bercy, les écoles Mines et Télécom doivent augmenter leurs effectifs.
Pour surmonter ces obstacles, tous les acteurs de l’industrie, des entreprises aux organisations professionnelles, des opérateurs de formation aux collectivités territoriales et aux pouvoirs publics, doivent unir leurs forces. Il est essentiel de partir des réalités de chaque territoire pour toucher les jeunes, leurs enseignants et leurs parents.
Les entreprises doivent s’ouvrir davantage pour démystifier l’image des usines. Les actions visant à promouvoir l’industrie sont essentielles pour partager la passion qui anime les professionnels et être inspirantes pour orienter plus massivement vers ce secteur.
Nous commençons à voir des résultats encourageants grâce à nos efforts collectifs. La mission des opérateurs de formation est cruciale pour former la prochaine génération de talents industriels. La réindustrialisation est à portée de main si nous continuons à travailler ensemble pour attirer et former les talents qui façonneront l’avenir de l’industrie.