Le temps passe vite aux Marcottes. Dix ans déjà que le premier permis de construire a été accordé. Il reste toujours un truc à bricoler, à entretenir chez quelqu’un ou sur les parcelles collectives. Depuis 2013, neuf maisons ont poussé sur un terrain de 3 700 m² à Ornacieux-Balbins, un village en Isère (Auvergne-Rhône-Alpes). Mais il n’est pas question de lotissement classique, de promoteur ou de société civile immobilière. Les Marcottes sont un écolieu d’habitat participatif, un exemple réussi d’un modèle de moins en moins confidentiel en France.
Le projet a germé entre Marie-Christine Pénélon et «un ami de longue date, infirmier à domicile en zone rurale», explique la sexagénaire. «On s’est dit : “Et si on faisait un truc solidaire pour nos vieux jours, pour aller le plus tard possible à la maison de retraite ?”» En 2010, le duo partage l’idée avec des copains. Ils prospectent des lieux, terrains non construits ou logements déjà existants, et se fixent sur un entre-deux avec quelques bâtisses dans un champ et un bouquet d’arbres. Autoconstruction, recours mutualisé à une coopérative d’artisans : les premiers habitants emménagent en 2015, et le collectif des Marcottes se constitue en association syndicale libre. Quand quelqu’un bâtit ou achète une maison, il acquiert une part des espaces communs : le verger, l’aire de jeux pour enfants et la voirie centrale. A l’origine, il était prévu de conserver une des maisons préexistantes «pour faire des chambres d’ami