A Avignon, la Villa créative propose de confronter les savoirs scientifiques, pédagogiques et artistiques pour créer de nouvelles connaissances. Un événement dont Libération est partenaire.

Les universités vivent des transitions multiples qui les mettent en tension à tous les niveaux, de leurs fondations aux sommets de leurs ambitions scientifiques et sociétales.

Historiquement portées par une vocation universaliste, elles ont développé leurs activités sur un spectre thématique et disciplinaire large. Une largeur spectrale conforme à l’idée que les universités ont une mission séculaire de développement des connaissances, toutes thématiques confondues, et qu’il n’y a pas lieu de privilégier une discipline plutôt qu’une autre.

Ce modèle montre ses limites face à une réalité scientifique et socio-économique qui a notablement évolué ces dernières décennies. Pour exister dans un paysage international devenu très compétitif, il est maintenant essentiel d’affirmer une signature scientifique différenciante et de renforcer sa capacité à produire effectivement une recherche de rang mondial sur ses propres spécialités scientifiques. Ce mouvement conduit à une concentration thématique moins universaliste, mais scientifiquement et économiquement bien plus efficace.

L’évolution des missions confiées aux universités augmente encore cette tension identitaire. Au-delà de la production et de la transmission du savoir, elles sont maintenant engagées dans le développement économique, les politiques culturelles, l’attractivité territoriale. Elles entretiennent un dialogue permanent avec la société et doivent répondre aux attentes d’une jeunesse inquiète mais exigeante, qui attend beaucoup de la science.

La tension identitaire serait plus soutenable dans un contexte économique lui-même plus détendu mais les établissements doivent maintenant repenser leur modèle économique – voire établir un modèle qui n’avait pas vraiment lieu d’être quand la puissance publique subvenait à leurs besoins sans poser trop de questions. La pression financière est maintenant omniprésente et elle s’est naturellement traduite en objectif de valorisation du patrimoine immobilier dans les établissements qui en avaient le potentiel. Si la première fonction des universités est de produire de la science et de la transmettre, l’exploitation commerciale du bâtit est une activité secondaire qui nécessite des expertises nouvelles et des outils nouveaux.

Ces questions sont partagées par toutes les universités mais elles se posent avec une intensité particulière pour les plus petites d’entre elles. La signature scientifique est, pour ces établissements, une nécessité existentielle dans un environnement de recherche mondialisé. Leur rôle dans les territoires est majeur mais, si leur taille leur donne une plasticité particulière, elle les expose aussi aux aléas économiques et limite leur capacité à mener à terme un changement de modèle pourtant nécessaire.

C‘est dans ce contexte que la Villa créative prend tout son sens.

Lieu universitaire exceptionnel dans un environnement historique et culturel qui l’est tout autant, elle apporte une réponse originale et ambitieuse à ces grands défis que l’université doit relever.

La Villa implante, dans un lieu patrimonial magnifiquement réhabilité par Alfonso Femia, un modèle d’hybridation public-privé original qui garantit la viabilité économique de la structure.

Formidable catalyseur d’un écosystème en plein essor dans le domaine de la culture et des industries créatives, elle place l’université au cœur des politiques de développement économique, culturel et scientifique de son territoire.

Espace ouvert à tous les publics, elle propose une programmation artistique et scientifique riche, dans un cadre et une mixité stimulant le renouvellement du dialogue science, arts et société.

Lieu de sciences, lieu de créativité, lieu d’innovation, lieu de vie... La Villa créative constitue la première incarnation d’un modèle inédit où l’université se ré-invente au coeur de la cité.