«Je grimpe pour cette fille blonde aux yeux de pervenche, le front ceint d’un bandana rouge. Je grimpe pour les larmes furtives de mes compagnons au sommet. Je grimpe pour écrire, pour que s’allument quelques mots sur le papier…» François Damilano, guide et alpiniste, grand spécialiste des cascades de glace, réalisateur et éditeur, aime l’écriture et les montagnes. Au point de ne pas imaginer d’expédition sans récit.
Depuis dix ans, il chronique ainsi le quotidien de ses ascensions au pays de l’air rare. Dans Libération pour son expédition sur le Jagdula, dans l’ouest du Népal en 2013, puis un an plus tard jusqu’au sommet de l’Everest avec Sophie Lavaud, et en 2016 pour une tentative ratée sur le K2. Des textes en ligne sur le site de Libération qu’on relit toujours avec le même plaisir. «Imaginez une montagne au milieu des montagnes. Une montagne parfaite. Une pyramide de pierre et de glace. Raide et élancée. Aux lignes fuyantes comme le trait d’un dessin d’enfant. Imaginez un sommet si haut qu’on l’a cru plus haut que l’Everest. Imaginez une montagne cachée. Isolée aux confins du Pakistan et de la Chine, là où la frontière des hommes n’est que glace, roc et altitude. Là où des hommes se défient de leurs frontières. Imaginez…»
Dolpo en 2022 et Nanga Parbat ce printemps (pour AlpineMag) complètent le recueil où l’auteur alterne choses vues, portraits et réflexions sur la haute montagne, l’image et la narration (tous ces sommets ayant fait l’objet de documentaires).