Transports, rénovation industrielle, végétalisation… En 2024, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Première étape de notre seconde édition, Bordeaux, les 9, 10 et 11 février (entrée libre sur inscription). Un événement réalisé en partenariat avec la ville de Bordeaux et le département de la Gironde avec le soutien de l’université de Bordeaux, le Crédit coopératif, l’Agence de la Transition écologique (Ademe), la Fondation Jean-Jaurès, le magazine Pioche ! et Vert, le média.
Par an : 2 400 milliards de dollars [2 237 milliards d’euros, ndlr]. Ce montant, qui fait tourner la tête, est celui que nous devons collectivement réussir à mobiliser jusqu’en 2030 pour financer la transition climatique dans les pays du Sud, hors Chine. Une part importante de ce financement devra provenir de ressources domestiques : environ la moitié pourrait ainsi être mobilisée par l’amélioration des recettes fiscales nationales ou le recours aux marchés nationaux de capitaux. Le reste proviendrait de sources internationales, publiques et privées.
La bonne nouvelle, c’est que cet argent existe. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il n’est pas toujours utilisé à bon escient, c’est-à-dire en cohérence avec les objectifs fixés en 2015, dans l’accord de Paris, de maintenir «l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels». Pour y parvenir, l’ensemble du système financier doit cesser de financer ce qui irait à l’encontre de cet objectif, et contribuer à un développement à faibles émissions et résilient au changement climatique.
Les institutions financières publiques ont un rôle primordial à jouer dans cette transformation profonde du système financier, dont elles ne sont pourtant qu’un maillon. Elles peuvent ainsi, pour faciliter le financement du climat, permettre aux autres acteurs financiers de se refinancer à moindre coût. Elles comblent également les besoins en financement auquel le secteur privé ne peut pas répondre en raison de ses attentes risque-rendement, par exemple pour le financement d’hôpitaux ou d’écoles adaptés au changement climatique.
Une contribution massive du secteur financier privé reste indispensable
A travers leurs engagements avec les pays, elles contribuent à tracer et à baliser le chemin à suivre (souvent matérialisé par des réformes réglementaires encourageant les investissements climatiques). Et à travers leurs engagements avec leurs clients, elles veillent à ne laisser aucun acteur à la traîne du mouvement, contribuant ainsi à la transformation de l’ensemble de l’économie.
Mais l’argent des institutions financières publiques ne suffira pas, seul, à changer la trajectoire mondiale de développement. Une contribution massive du secteur financier privé aux objectifs climatiques est nécessaire pour atteindre la ligne d’arrivée. Des engagements importants ont déjà été pris pour atteindre les objectifs de zéro émission nette d’ici à 2050. Que ces engagements soient volontaires ou imposés – par la réglementation européenne par exemple, les lignes bougent.
Et si le couple risque-rendement est toujours prévalent dans les décisions de financement, le climat commence à peser. Il reste toutefois encore beaucoup à faire pour que la finance privée soit exclusivement dédiée à des projets alignés avec les objectifs climatiques. Pour cela, il faudra que les conditions économiques, institutionnelles, et juridiques soient réunies pour rendre les investissements climatiques plus attractifs. C’est la grande priorité que doivent désormais poursuivre les institutions financières publiques.