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Climat Libé Tour Dunkerque: débat

L’industrie verte passera par l’énergie décarbonée

Lors du débat «Industries vertes : comment redoubler d’énergie ?», politiques et industriels sont tombés d’accord sur la nécessité d’électrifier proprement les besoins en énergie croissants des entreprises.

A gauche, Gilles Moreau, cofondateur de l’entreprise de batteries électriques Verkor, et au centre, le ministre de l'Industrie Roland Lescure et l'eurodéputée EE-LV Marie Toussaint, lors du débat de ce vendredi 13 octobre à Dunkerque. (Denis Allard/Libération)
Publié le 13/10/2023 à 15h07, mis à jour le 14/10/2023 à 13h06

Energie, transports, rénovation durable, végétalisation… En 2023, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous inédits. Objectif : témoigner des enjeux et trouver des solutions au plus près des territoires. Quatrième étape à Dunkerque, les 13, 14 et 15 octobre.

La discussion n’a même pas eu le temps de prendre des airs de débat que Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, quitte la salle en trombe. A une petite centaine de kilomètres de Dunkerque, à Arras, un enseignant a été tué dans l’enceinte de son lycée, annonce-t-il pour expliquer son départ. Moment de flottement. Les quatre autres invités, non sans émotion, reprennent péniblement le débat. Avant de partir, le ministre a pu donner sa vision de ce qu’est l’industrie verte : «C’est accroître l’économie circulaire, passer du gaz à l’électricité, remplacer le charbon par l’hydrogène, capter du carbone…» Sur ce point, de l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint au député socialiste Philippe Brun, tout le monde tombera d’accord.

Tous les invités de ce premier débat de la quatrième étape du Climat Libé Tour, tel le directeur général adjoint d’Engie, Frank Lacroix, ou le cofondateur de l’entreprise de batteries électriques Verkor, Gilles Moreau, ont mis l’accent sur la nécessité de réindustrialiser certains territoires français, à l’image de Dunkerque. Mais Marie Toussaint est la seule à mettre en garde sur le risque de dépasser certaines limites planétaires. «Industrie verte ne peut signifier uniquement décarbonation», plaide-t-elle, protection de la biodiversité en tête.

Car réindustrialiser le pays passe par une demande et un besoin croissant en énergie. Et pour être écologique, mieux vaut que cette énergie soit propre et produite en France. Sur ce point, les deux députés sont divisés : Philippe Brun souhaite «beaucoup plus de renouvelables, tout en gardant une part significative de nucléaire». Sourires de la salle, Marie Toussaint, elle, botte en touche : «Je ne vais surprendre personne, je refuse que l’on appelle le nucléaire une énergie verte.» Et conclut : «Mais le mieux, ce serait de prendre le tournant de la sobriété.»

La sobriété, le thème du second débat de cette journée.