En 2024, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Troisième étape de notre seconde édition : Grenoble, les 4 et 5 octobre. Un événement réalisé en partenariat avec la métropole de Grenoble et avec le soutien du Crédit coopératif, le groupe Vyv, l’Agence de la transition écologique (Ademe), la Fondation Jean-Jaurès, Oxfam, Greenpeace, le magazine Pioche ! et Vert le média.
Combien d’inondations, comme celle de Cannes, lundi 23 septembre, devra-t-on encore subir ? Combien de fois le Pas-de-Calais devra-t-il être inondé ? Combien de coulées de boue, comme celles qui ont détruit la vallée d’Aspe ou le hameau de la Bérarde va-t-il falloir revivre ?
Combien de feux vont encore brûler les Landes et la Gironde ?De combien de morts va-t-on encore devoir faire le deuil à cause des vagues de chaleur à répétition ? En 2023, ils étaient plus de 50 000 en Europe.
Combien d’élèves de maternelles vont devoir subir des vagues de chaleur de plus de 35°C dans leur classe, avant que l’Etat ne fasse quelque chose ? Dans six rentrées des classes, ils seront 1,3 million d’enfants dans ce cas.
Jusqu’où va-t-on laisser l’érosion du trait de côte avaler des habitations? Combien de glaciers vont s’effondrer, détruisant des écosystèmes et amenuisant un peu plus les débits des rivières et les fleuves comme le Rhône indispensable à notre énergie et à l’irrigation d’au moins 17 000 hectares de terres agricoles ; avant que ne soit pris la mesure du problème ?
Combien d’ouragans va-t-on laisser balayer la Réunion, la Martinique ou la Guadeloupe ?
Combien de personnes vont devoir arrêter de se doucher pour continuer à boire à Mayotte ?
Combien de travailleurs piégés par la chaleur vont encore mourir d’ici à ce que l’Etat ne prenne la mesure de l’enjeu ? Entre 2017 à 2022, on en a dénombré 54.
Le changement climatique est une réalité, aujourd’hui, pour tous les Français. Pourtant, les gouvernements continuent de jouer à colin-maillard : on fait semblant de ne pas le voir, on s’en détourne au profit, soi-disant, d’autres priorités plus urgentes. Mais qu’est-ce qui est plus urgent que de permettre à ces citoyens de rester en vie ?
26 droits humains fondamentaux, sur les 50 que contient la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et que la France est supposée garantir, sont directement ou indirectement menacés par les impacts du changement climatique.
Un plan : c’est ce que nous demandons aujourd’hui au gouvernement. Le plan national d’adaptation au changement climatique. Repoussé déjà au moins quatre fois depuis un an, c’est ce que préconise aussi la Cour des comptes dans son rapport de 2024 consacré à l’adaptation au changement climatique. C’est ce que demande aussi Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le climat, dans sa lettre ouverte d’avril dernier au gouvernement. C’est également ce que demandent les organisations porteuses de l’Affaire du siècle (Notre affaire à tous, Greenpeace France, Oxfam France) dans une lettre remise le 27 septembre dernier au Premier ministre.
Nous le demandons parce que c’est une urgence absolue, mais aussi parce que c’est une obligation légale. Selon la loi, l’Etat avait jusqu’au 1er juillet 2023 pour publier un plan – comme les autres plans pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, la stratégie nationale bas carbone et la programmation pluriannuelle de l’énergie, également aux oubliettes.
Il est temps que l’Etat prenne ses responsabilités. Il est temps d’enfin passer de la réaction à l’accident à l’anticipation et la prévention.