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Récit

Conception, transport‚ utilisation... Une empreinte carbone omniprésente

« Mon empreinte carbone » au Musée des Arts et Métiersdossier
De sa création jusqu’à son élimination ou son recyclage, la vie d’un objet n’est qu’une longue suite d‘énergie consommée.
Chez Altela à Séméac, dans les Hautes-Pyrénées, début 2024. (Lilian Cazabet/Hans Lucas via AFP)
publié le 8 octobre 2024 à 1h44

Alimentation, consommation, sobriété énergétique… En partenariat avec le musée des Arts et Métiers, à l’occasion de l’exposition «Empreinte carbone, l’expo!», retour à travers l’histoire des techniques et des innovations sur les moyens d’inventer un développement durable.

L’empreinte carbone d’un objet correspond à la quantité totale de gaz à effet de serre (GES), majoritairement du dioxyde de carbone (CO₂), émise tout au long de son cycle de vie. Cette empreinte est une mesure clé du poids environnemental de l’objet en question puisque le cycle de vie d’un objet comprend l’ensemble de son existence, en partant de sa conception, en passant par l’extraction des matières premières, puis le transport et l’usage de l’objet, et enfin l’élimination ou le recyclage de ce dernier. Chacune de ces étapes comportant son lot d’émissions.

La vie d’un objet commence par l’extraction de matières premières : il peut s’agir, entre autres, de l’extraction de métaux, de la coupe de bois, ou encore de l’agriculture. Chacune de ces activités consomme de l’énergie, encore majoritairement fossile à l’heure actuelle, ce qui entraîne des émissions de GES. Pour produire du plastique, par exemple, il faut du pétrole et un processus chimique complexe qui émet de grandes quantités de GES. De même, l’extraction du lithium ou du cobalt, pour produire des batteries, génère d’importantes émissions de carbone, mais est aussi à l’origine d’une dégradation de l’environnement où elle se déroule.

Une fois récoltées, les matières premières sont transformées et assemblées pour former le produit final, destiné au consommateur. La fabrication est une étape qui implique une consommation énergétique non négligeable, notamment pour les produits électroniques ou automobiles. L’électricité, qu’elle soit d’origine fossile ou produite par des énergies renouvelables, entre dans le calcul de l’empreinte carbone d’un objet.

Lorsque l’objet a été fabriqué, il n’est pas encore tout à fait prêt à être utilisé par les consommateurs : il faut désormais le faire voyager jusqu’à lui. Le transport, qu’il se fasse par bateau, avion, camion ou train, est une source importante d’émission de CO₂. Et encore plus lorsque l’on consomme des objets fabriqués à l’étranger, notamment en Chine, pour ne pas la nommer : l’empreinte carbone dépend de la distance parcourue par l’objet et du mode de transport utilisé. Du site de fabrication au point de vente, les produits parcourent souvent des milliers de kilomètres, ce qui augmente fortement leur empreinte carbone globale.

Selon l’objet, l’empreinte carbone de la phase d’utilisation peut beaucoup varier. Un appareil électroménager qui nécessite peu d’énergie et à longue durée de vie, tel qu’une cafetière où une lampe, aura une empreinte carbone plus faible qu’un appareil gourmand en énergie, comme un système de climatisation ou une voiture. La fréquence d’utilisation et la durée de vie - il faut, ici, également penser à l’obsolescence programmée et la propension à remplacer plutôt qu’à réparer nos objets - des produits sont à prendre en compte dans le calcul de l’empreinte carbone de cette phase.

Lorsqu’un objet devient inutilisable ou inutile, il entre en fin de vie. Ici, deux options sont possibles, dont les issues sont très différentes. L’objet peut être incinéré ou placé en décharge, et ainsi entraîner d’importantes émissions de GES, notamment de méthane. Ou alors, il peut être recyclé et ainsi largement limiter son empreinte carbone. C’est pourquoi les modèles d’économie circulaire, qui privilégient la réutilisation, la réparation et le recyclage sont idéaux pour limiter les effets néfastes de la fin de vie des objets et permettent de réduire drastiquement les déchets.