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Libération
Interview

«Dans le domaine de l’alimentation, le manque de science tue»

Le biologiste Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, préside la Fédération Biogée qui organise «Naturellement, les rencontres du vivant et de la Terre», ces 3, 4 et 5 octobre, à Rouen. Interview.

Près de Montpellier, en juin 2022. Les membres de la coopérative d’activité Terracoopa, font leur possible pour protéger leurs légumes et leurs fleurs de la chaleur intense qui touche la France. (David Richard/Transit pour Libération)
Publié le 24/09/2025 à 2h03, mis à jour le 29/09/2025 à 14h52

Après la nature en ville en 2022, les microbiotes en 2023 et la forêt en 2024 (dossiers suivis par Libération à retrouver dans notre dossier web), cette quatrième édition se concentre sur la question : «quelle alimentation pour la santé de demain ?»

Pourquoi ce choix ?

Nous proposons chaque année une thématique proche de la vie quotidienne de chacun, et pour laquelle les sciences du vivant et de la santé proposent des solutions. C’est le cas de l’alimentation : dans ce domaine, le manque de science tue, littéralement. Aujourd’hui, on le sait que lorsque nous mangeons trop gras, trop sucré, trop carné, cela provoque des problèmes de santé importants (AVC, diabète, obésité, cancers) et des décès. Pour aller contre cette véritable épidémie, qui engendre bien sûr une grande souffrance humaine, mais aussi des coûts financiers importants, il y a de nombreuses réponses à imaginer et à faire valoir.

Comment ces trois journées de rencontres vont-elles présenter ces pistes de solutions ?

C’est un rendez-vous pluridisciplinaire, gratuit et en accès libre (sur réservation), à destination de tous, avec des tables rondes, des débats, des projections, des ateliers, des excursions, une exposition… Le programme du premier jour est centré sur les besoins diététiques de l’être humain. La deuxième journée sera consacrée à la question de l’agriculture, et enfin, les dernières rencontres questionneront la transformation des aliments, depuis les modes de cuisson et de conservation jusqu’aux forces et faiblesses de l’alimentation ultratransformée.

Tout au long de ces trois journées, nous souhaitons partager des données qu’on entend trop rarement, avec des biophysiciens, des agronomes, des agriculteurs, des Chefs ou des industriels. Par exemple, comment nourrir son microbiote, qui est essentiel à notre santé, ou encore comment se soigner en mangeant, via les alicaments.

Les Rencontres de Biogée entendent se placer au-dessus des débats instantanés. L’objectif de nourrir tout le monde, en assurant la santé de tous, passe nécessairement par une meilleure information, notamment de la jeunesse. L’avenir est commun : il faut que nous soyons capables de discuter ensemble et de rendre le changement désirable. Sans cela, nous n’aurons pas de prise sur ce qui est en train de se passer.