Comment réinventer une gouvernance qui fait la part belle aux coopérations entre État, collectivités territoriales, associations, entreprises et citoyens ? Quelle place alors pour cette France qui essaie ? Rendez-vous le 26 octobre prochain au Conseil économique, social et environnemental. Evénement réalisé en partenariat avec l’association des départements solidaires, le département de la Gironde et la Fondation Jean-Jaurès. Inscription gratuite : cliquez ici.
L’idée est partie du président de département du Lot, Serge Rigal (divers gauche). Dans les villages lotois de 200 à 600 habitants, des questions revenaient sans cesse. Comment repenser les centres-villes ? «Quand on traverse un village, on a l’impression qu’il est vide», explique Rémi Branco, vice-président du conseil départemental du Lot, en charge des solidarités territoriales, et responsable de cette opération «Villages A-Venir». Son but : définir enjeux, priorités et actions à mettre en place sur le centre bourg de la commune à court, moyen et long termes. «Il faut donc recréer de l’animation, une centralité, repenser le lien avec la rivière du Lot ou de la Dordogne.» Et tenir compte des spécificités locales. «Si le village est très agricole, alors, l’habitat est espacé.» Autre exemple, le site touristique de la grotte du Pech Merle, qui accueillait «un monde fou», mais qui ne passait pas dans le village. A revoir également.
Toutes les problématiques d’un lieu prises une par une
Il existe autant de problématiques que de communes. Mais les élus n’ont pas toujours conscience des potentialités de leur territoire. «Pour la question de la redynamisation du bourg, on a mis une ingénierie territoriale, avec des paysagistes, des architectes, des urbanistes pendant six mois, détaille Rémi Branco. On a fait du sur-mesure en commençant par une phase de diagnostic. Souvent, les maires disaient “on connaît notre village”, mais ils ne le voyaient pas comme cela. Ils n’avaient pas pensé que certaines choses étaient à développer. On a incité les communes à faire ce travail, les habitants se sont passionnés pour ces questions.»
Un rendu avec des préconisations a été effectué ; une fiche «action» accompagnant ces conseils. Comme de racheter un vieux bâtiment désaffecté, de créer des trottoirs, de détruire un lotissement, élargir une voie, mettre un espace vert ou ouvrir la vue vers un bâtiment remarquable… de façon transversale, toutes les problématiques d’un lieu sont ainsi prises en compte, une par une.
«On a beaucoup de vacance de logement, poursuit Rémi Branco, il faut donc identifier les logements à racheter, à détruire, à rénover. Après vient la question du financement et l’intérêt pour le maire en place d’avoir un plan à tiroir, avec des actions à mener sur vingt ans.» Un référent du département suit l’avancée du dossier et se charge à l’occasion de repérer les lignes de crédit disponibles.
«Penser le village sur le temps long»
«L’opération “Villages A-Venir” donne envie de s’engager, veut croire Rémi Branco, ce n’est pas un jeu vidéo, cela ne va pas se faire en dix minutes, et c’est motivant. Penser leur village sur le temps long, beaucoup d’élus n’ont pas la possibilité d’y réfléchir ; cela redonne du sens au mandat des maires, qui pourront ainsi voir l’empreinte qu’ils vont laisser sur un chemin plus vaste qu’eux.»