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Reportage

Dans le Luberon, au milieu de la nature et du silence : «Ici, on se réenchante et on se rééquilibre»

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Au fin fond du Vaucluse, Stéphanie Bodet, ancienne championne d’escalade, partage son écrin de quiétude devenu vital pour cette écrivaine qui revendique le «droit au silence, au recueillement».
Stéphanie Bodet, près du village de Buoux (Vaucluse), le 8 avril 2025. (Olivier Monge/MYOP pour Libération)
par François Carrel, envoyé spécial à Buoux (Vaucluse)
publié le 6 juin 2025 à 17h04

On a laissé sans regret la trépidante vallée du Rhône et l’agglomération d’Avignon derrière nous, pour filer plein Est et s’enfoncer peu à peu dans les profondeurs isolées du Vaucluse, jusqu’à la montagne du Luberon. Près du village de Buoux, la route se faufile dans une gorge creusée par une petite rivière, l’Aigue Brun, à travers l’aride plateau des Claparèdes. Elle se fait tortueuse, puis chemin de terre forestier jusqu’à venir buter devant l’auberge des Seguins, un bout du monde. Un «havre de paix et de quiétude», «il n’y a aucun bruit urbain et aucune pollution lumineuse», comme promis par le site internet de l’établissement. Stéphanie Bodet, sourire serein aux lèvres, nous attend là, au cœur de ce vallon à la végétation touffue, enserré entre des falaises de calcaire chéries par des générations de grimpeurs.

L’écrivaine, ancienne championne du monde d’escalade qui a gravi quelques-unes des plus belles parois de la planète, vient de publier A l’écoute du silence, un essai dans lequel elle défend avec force et poésie «le droit au silence, au repos, au recueillement». A la terrasse de cette auberge qu’elle aime tant, antique bâtisse provençale entourée des rares prés du vallon, elle savoure le chant des cigales et relèv