C’est un de ces paradoxes qui semblent renfermer une vérité inavouable : le Monopoly a d’abord été inventé pour dégoûter ses joueurs du monopole, avant d’être démocratisé comme un mini-simulateur d’ultracapitalisme. Elizabeth Magie, sa créatrice, avait initialement prévu un ensemble de règles, baptisé «Prospérité», qui récompensait l’ensemble des joueurs lorsque l’un d’entre eux obtenait une nouvelle propriété – le jeu était alors gagné par tous les joueurs lorsque celui qui avait débuté avec la plus petite mise parvenait à la doubler. On n’a retenu que la variante, «monopolistique», où coups bas et tricheries consacrent la plus haute montagne de billets verts.
Assurément, la morale du jeu, qui visait à démontrer que la propriété foncière était une forme de vol organisé qui ne bénéficie qu’à une minorité, s’est perdue en route ! Alors que 24 % des ménages possèdent 68 % des logements (réels, ceux-ci) détenus par les particuliers, plusieurs organisations estiment qu’il est temps de changer les règles du jeu en proposant un nouveau rapport à la propriété et aux terres. C’est ce rapport qui sera au cœur de la 35e édition du Festival international de géographie (FIG) de Sa