A l’heure de la transition écologique, en partenariat avec la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (Popsu), plongée dans les projets et initiatives qui font bouger les politiques urbaines.
La pollution est omniprésente, certes. Nous le constatons sur les plus hauts sommets de notre planète ainsi que dans les grandes profondeurs marines. En étudiant nos sols nous sommes capables d’y retrouver les pollutions industrielles passées. Une «rétro archéologie» bien nécessaire lorsque l’on voit le travail à accomplir pour les pollutions émergentes.
Les territoires pollués sont des sols à examiner non pas comme des problèmes isolés à extraire et à dissimuler mais comme des territoires eux aussi vulnérables, des lieux de transition, des lieux marginaux de mémoire pouvant participer aux territoires d’aujourd’hui et de demain.
La crise climatique fait peser des pressions sur les vivants car la pollution est invisible et se déplace dans nos nappes phréatiques et au gré d’événements météorologiques extrêmes, mais ce sont finalement nos adaptations qu’il est intéressant d’observer. D’ailleurs il y a de tout… et tout est critiquable et critiqué : les tentatives d’occupations désespérées, les réhabilitations et aménagements en tous genres, les expérimentations par le biais des plantes, des champignons, des escargots et j’en passe. Et par-dessus tout, il y a aussi l’inaction. Tout est bon à prendre ! Rien n’est à écarter, ce serait là notre erreur.
Les réponses doivent être variées mais surtout équilibrées. Elles doivent venir de tous les horizons et territoires dans une perspective de territorialisation spontanée. Devant un raz-de-marée technico-centré, apportons du sensible et de la magie. Devant les multitudes d’actions qui se veulent engagées pour un territoire mais qui cachent des arrière-pensées moins nobles, rapprochons les acteurs locaux et actions citoyennes dans une valse socioculturelle.
Une des réponses proposée est la «renaturation». Elle implique de dépolluer et de restaurer les écosystèmes endommagés. La renaturation des milieux pollués est délicate car il ne s’agit pas de planter des arbres sur des sols pollués et artificialisés pendant des décennies afin de tout régler. Il va falloir du temps. Du temps pour panser les blessures et pour la mise en place d’une toile d’acteurs qui vont, en synergie, travailler sur de multiples facettes de la renaturation : la restauration des écosystèmes, la biodiversité, l’éducation, le suivi, etc.. Les défis sont énormes car nous avons jusque-là eu une vision perverse de ce que représentait notre environnement naturel.
On ne va pas se cacher que la renaturation est au cœur d’enjeux politiques majeurs, car pour fonctionner, elle implique une restauration de nos propres valeurs en tant qu’êtres humains, notamment en ce qui concerne notre relation au vivant et au non vivant. Préparons le futur des générations à venir au lieu de vouloir à tout prix nous préparer au pire.