«En tant que professionnelle, je suis obligée d’avoir un casque. Même si tu es débutant, c’est un élément ultime pour ta sécurité. Le cerveau reste une partie du corps si fragile. Il peut y avoir des conséquences très graves. Avant, tu passais pour un “blaireau”, même chez les snowboarders, quand tu en portais un. Il faut changer. Une personne qui a enseigné quarante ans sans casque doit savoir évoluer…
«Dans le domaine du freeride, c’est désormais ancré dans nos habitudes, c’est tellement évident. Je ne peux pas aller rider si je n’ai pas mon casque. Le nombre de fois où je suis tombée et où il m’a sauvée. J’ai déjà eu deux traumatismes crâniens dans ma vie.
«On est dans une société où tous les dangers sont aseptisés. Quand tu arrives en montagne, tu entres dans un milieu à risques. Et il faut utiliser ta tête pour analyser ces risques. Quand tu mets tes skis, tu as des responsabilités à prendre, faire les choses, étape par étape. Ce n’est pas juste une montée d’hormones. Quand on prend des risques, il faut aussi mesurer les conséquences. Pourquoi tu fais demi-tour, pourquoi tu renonces ? Parfois on se fait mal. Cela fait partie du métier. Ce sont des étapes nécessaires pour évoluer.
«Quand on arrive pour des vacances, il ne faut pas sous-estimer ces risques, savoir quels éléments nous entourent, mettre en place des stratégies pour se faire plaisir. Comment est ce que je fais pour évoluer en sécurité ? Etre entouré de personnes avec le niveau, par exemple, quand on fait du freeride, est également une bonne chose. Et ne pas oublier de se munir d’un Arva [Appareil de recherche de victime d’avalanche, ndlr], pelle, sonde… La montagne reste un milieu naturel.
«Sur les réseaux sociaux, il y a une vraie prévention à faire. Le skieur Vivian Bruchez par exemple, le fait super bien. Les “Safety shred days”, dédiés à l’apprentissage de la sécurité hors-piste [instaurés, entre autres, par le skieur Victor Daviet, ndlr], vont aussi dans ce sens. J’ai enfin un rôle via mon partenariat avec «Mips» (Multi directional Impact Protection System), une technologie intégrée au casque qui permet d’accompagner la rotation d’une chute sur la tête pour amoindrir l’impact.
«On essaie enfin de communiquer sur les risques, sur ce que j’ai ressenti lors des commotions cérébrales que j’ai eues, pour que cela serve. Il faut vraiment appuyer sur le fait qu’en montagne, on reste fragile face aux éléments. Même avec le meilleur équipement du monde, la meilleure sécurité. A partir du moment où on met son corps en mouvement, il faut utiliser son cerveau… casqué !»