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Libération
Soliutions solidaires : initiative

En Seine-Saint-Denis, un Conseil des jeunes pour mieux les épauler

Depuis novembre 2022, des jeunes âgés de 6 à 25 ans accueillis dans des établissements de protection de l’enfance ou en famille d’accueil se réunissent plusieurs fois par an pour échanger et faire part de leurs demandes.
Pour les plus grands, les questions portent surtout sur les relations avec les éducateur. (Maskot/Getty Images)
publié le 29 janvier 2024 à 12h17
Avec tous les territoires engagés pour des solutions solidaires, le Département de la Gironde, la Ville de Bordeaux, la Fondation Jean-Jaurès, Libération et plus de 60 organisations composant le Pacte du Pouvoir de Vivre proposent de débattre de six grandes solutions. Qu’elles soient éprouvées ou encore à expérimenter, ces solutions sont autant d’outils mis à la portée de toutes et tous pour tenter de fabriquer ensemble une écologie solidaire. Pour en discuter, rendez-vous le 9 février prochain dans les locaux du département de la Gironde.

Lucie Debove est directrice adjointe du service d’Aide sociale à l’enfance (ASE) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Alice Best est, elle, responsable de l’observatoire départemental de la Protection de l’enfance. Ensemble, elles reviennent sur le projet de «Conseil des jeunes», un espace d’échange entre jeunes et professionnels. Il se réunit plusieurs fois par an pour accueillir des enfants et des jeunes, âgés de 6 à 25 ans, accueillis dans des établissements de protection de l’enfance ou en famille d’accueil.

Questions sur la vie quotidienne pour les plus petits

Ce conseil a été lancé en novembre 2022, c’est un projet important du schéma de protection de l’enfance. Il fallait répondre à cette question : «Comment associer les jeunes qui sont placés, les accueillir, les informer ?»

Les questions des plus petits portaient surtout sur la vie quotidienne et l’alimentation ; comment améliorer leurs repas, enrichir l’offre de jeux auxquels ils ont accès, l’aménagement de leur chambre, des lieux où ils partent en vacances… Pour les plus grands, il s’est surtout agi des relations avec les éducateurs ; comment ils auraient aimé être accompagnés, moins sur la vie quotidienne.

Il fallait les préparer à de leur sortie de l’ASE (entre 18 et 21 ans). Quelles aides pour financer leur permis de conduire, la gestion de leur budget, leurs droits… Souvent, ce n’est pas très clair pour eux. Il fallait qu’une frise chronologique soit éditée, qui montre les jalons des différentes étapes. Quand on n’a pas de parents pour aider, c’est vraiment le rôle des éducateurs de les épauler, afin que les jeunes ne se retrouvent pas seuls face à ces démarches.

Avoir plus de place pour les fratries

Beaucoup de pistes ont été recensées. Au total, on compte une centaine de propositions très concrètes, concernant la santé, la scolarité, les activités. Les jeunes n’ont pas demandé des choses impossibles. Certains ont demandé à davantage rester entre frères et sœurs, à avoir plus de place pour les fratries, pouvoir inviter des amis pour leurs anniversaires. On va travailler sur ces sujets et insister sur leur vie sociale. Les professionnels qui les accueillent doivent aussi être formés à la médiation pour enfant. La rencontre d’enfants d’autres foyers leur permet aussi d’échanger sur les difficultés rencontrées. Un groupe d’entraide et de soutien a été mis en place, notamment pour la réalisation des devoirs. Les règles ne sont pas toujours les mêmes entre les établissements, il nous faut donc harmoniser tout cela.