Menu
Libération
Place à demain: initiative

«Enterrer des jouets neufs, c’est un non-sens» : pour limiter le gaspillage non alimentaire, Usave mise sur son appli

Place à Demaindossier
L’application mobile permet d’acheter à prix réduit les invendus des magasins pour éviter la destruction de leurs stocks. Elle couvre actuellement la métropole de Lille, l’Aisne, la Somme et le Nord-Pas-de-Calais.
L'application Usave a déjà été téléchargée plus de 80 000 fois. (Usave)
publié le 16 janvier 2024 à 4h49
Les 26 et 27 janvier 2024, Libération coconstruit avec les moins de 30 ans Place à demain. Un événement dédié à l’écoute de la jeunesse et ouvert aux débats entre toutes les générations. Une soirée et une journée de rencontres gratuites, au Théâtre du Nord et en partenariat avec la Métropole européenne de Lille, le Théâtre du Nord, la CCI Grand Lille Hauts-de-France, l’université de Lille, la Voix du Nord et BFM Grand Lille. Entrée libre sur inscription.

Usave est une application mobile destinée à éviter le gaspillage non alimentaire. Elle permet d’acheter, à prix réduit, les invendus des magasins lillois. Sa philosophie : lutter contre les pratiques abusives de destruction de produits neufs, le transport inutile de la marchandise et protéger le pouvoir d’achat. En 2023, la start-up affichait 80 000 téléchargements, plus de 700 produits sauvés et 50 magasins partenaires (dont Auchan, Carrefour, Levi’s, Cora, Leclerc).

Lukas Liénard et Rafael Lopes en sont les deux jeunes cofondateurs (1). C’est en regardant un reportage sur la destruction des stocks invendus par Amazon qu’ils prennent conscience du problème. La pratique, qui consiste à détruire des produits pourtant en état de fonctionnement, permet aux entreprises de libérer de la place dans leurs locaux ou entrepôts. Or, si des solutions existent pour valoriser les invendus alimentaires, rien n’est prévu pour les autres biens. Lukas Liénard s’en explique.

«Les magasins ont de plus en plus d’invendus»

«On sauve des invendus de la destruction. Enterrer des couches de bébés neuves ou des jouets neufs, c’est un non-sens. Il y a une très mauvaise revalorisation des invendus. Il faut aussi sensibiliser les acteurs économiques. On connaît les problématiques liées au pétrole et aux matières premières, on ne pourra pas produire éternellement, alors autant anticiper au maximum.

«Notre solution consiste donc à créer une vitrine digitale qui permette de voir la richesse de ce qui est dans la réserve. Le particulier voit ces invendus, les réserve et va les chercher en magasin. Ces produits sont vendus entre -30% et -90% de leur prix. On espère bientôt atteindre 100 000 téléchargements. On est actuellement une équipe de huit personnes basée dans la Métropole européenne de Lille pour couvrir l’Aisne, la Somme, le Nord-Pas-de-Calais, on va se développer en Bretagne, en Loire-Atlantique, à Paris… Pour les utilisateurs particuliers, l’appli est gratuite. Ce sont les magasins qui paient un abonnement mensuel et une commission sur les ventes.

«Les magasins ont de plus en plus d’invendus parce qu’avec la crise et l’inflation les Français achètent de moins en moins de produits non alimentaires. Les ménages sont obligés de prioriser leurs dépenses.»

(1) Incubée à Euratechnologies depuis mars 2022, la start-up a déjà remporté cinq concours (prix climat de la MEL, prix coup de cœur du public Challenge RSE, prix concours de Pitch de la MEL, prix Créasup, prix CAP Magellan).