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Tribune

Faire ensemble une ville qui nous ressemble

Des villes qui nous ressemblent dossier
Par Emmanuel Launiau, président du Fonds de dotation Quartus pour l’architecture.
A Biganos, le nouveau quartier Terra & Sylva Boîennes, le 20 mars 2025. (Céline Levain/Mirage Collectif pour Libération)
par Emmanuel Launiau
publié le 31 mars 2025 à 3h47
(mis à jour le 31 mars 2025 à 16h03)

Du 3 au 6 avril 2025 à Bordeaux, le Fonds de dotation Quartus pour l’architecture organise une série de rencontres, ateliers et explorations urbaines sur la manière de concevoir et habiter les villes. Un événement dont Libération est partenaire.

L’importance de l’architecture dans nos vies quotidiennes et dans la fabrique de la ville n’est plus à prouver. L’architecture est un acte culturel majeur. La façon dont nous concevons et habitons nos espaces dit beaucoup de notre société et de la façon dont nous voulons vivre ensemble.

Parce que l’acte de concevoir et de construire est intimement lié au contexte, à une situation donnée. Il nous paraissait évident d’essayer de réunir sur un territoire commun celles et ceux qui portent ces enjeux. C’est la mission que s’est fixée le Fonds de dotation Quartus pour l’architecture, structure d’intérêt général créée il y a un an pour sensibiliser le plus grand nombre à ces sujets.

Après Nantes, nous organisons à Bordeaux un second «Rendez-vous avec la ville». Cette initiative vient compléter la programmation annuelle du Fonds de dotation Quartus qui fait la part belle au débat avec les architectes, soutient les travaux des étudiants, éveille le jeune public à une conscience architecturale et environnementale.

Ces quatre jours à Bordeaux sont l’occasion de rassembler les acteurs institutionnels et culturels autour de conférences, de rencontres, de visites et d’expositions, d’ateliers pédagogiques et d’explorations urbaines pour questionner la thématique «Faire ensemble une ville qui nous ressemble».

Des démarches de cocréation avec les habitants

Un titre ô combien évocateur. D’abord, «faire la ville ensemble» c’est se pencher sur les conditions dans lesquelles se conçoivent un projet et les différents modes de collaboration possibles : concertation, conception collaborative, cocréation, volumes capables, autant de façons de faire qui seront explorées. L’achat d’un logement est souvent le projet d’une vie et il est curieux de constater que la liberté de s’approprier les espaces est en réalité assez faible, parce que complexe à mettre en œuvre. Chez Quartus, à Floirac, en Gironde, Saint-Priest dans la région lyonnaise, ou à Aytré, en Charente-Maritime, nous portons avec les architectes des démarches de cocréation avec les habitants. Elles exigent beaucoup de soin et sont difficilement reproductibles.

«Une ville qui nous ressemble», c’est la possibilité de s’approprier les espaces dans lesquels nous vivons. Je crois au désir des gens de faire eux-mêmes chez eux. Des solutions de personnalisation existent, que ce soit dans les dispositifs spatiaux imaginés permettant à chacun d’investir différemment les lieux, mais également à travers des outils digitaux qui favorisent une plus grande prise en compte des attentes. Enfin, faire une ville qui nous ressemble c’est ancrer l’acte de construire dans un territoire donné en tenant compte de son histoire, de la matérialité et des cultures constructives propres à chaque région.

Il me semble que cette attention aux habitants et aux territoires forme l’une des clés pour comprendre les nouvelles aspirations individuelles de notre société et redonner envie de participer à un projet plus collectif avec plus de communs. Le sujet de ces quatre journées à Bordeaux est au cœur de ce défi.