Avec «Place à demain», Libération tend le micro aux moins de 30 ans. Ecouter la jeunesse, lui permettre d’interpeller celles et ceux en responsabilité (c’est-à-dire les vieux), c’est le programme de cette journée de rencontres, d’ateliers et de lives. Un événement gratuit rendu possible grâce au Palais de la Porte Dorée et à France Travail, avec le soutien de Ghett’up, Makesense et Terrasse le Poisson Lune. Entrée gratuite sur inscription.
La frontière est fine entre passer pour un stagiaire et ne pas «avoir la ref». La nôtre va être claire car définie par l‘Insee : est jeune, toute personne en dessous de 29 ans. Pour les autres, désolée, il faudra écouter.
La démarche de «Place à demain» est simple : ne pas parler «sur» mais parler «avec». Eviter ce paternalisme bienveillant qui relègue les principaux concernés au rang d’objets d’étude. Ici, ce sont eux qui analysent, proposent, interpellent. Concrètement, les journalistes de Libération ont rencontré des dizaines de 16-25 ans en Ile-de-France pour suivre leurs envies. Sur le fond – en appliquant les thématiques qui les mobilisent – comme sur la forme, en les mettant au cœur de la scène (en invité ou en coanimateur).
Ce dialogue entre générations n’est pas qu’un exercice rhétorique. Il pose les bases d’une société où le «droit à» ne serait plus conditionné par sa classe sociale ou son code postal. Une société où les frontières ne seraient plus des murs mais des ponts.
Car la frontière, thème de cette édition, n’est pas qu’une ligne sur une carte. Elle se matérialise chaque jour dans nos villes, séparant les quartiers populaires des centres gentrifiés, traçant une démarcation invisible mais implacable entre les «ayants droit» et les autres. Entre ceux pour qui l‘accès à la justice, à l‘information, à l‘espace public ou même au rêve relève de l‘évidence, et ceux pour qui chacun de ces droits est une lutte quotidienne.
En écho à l‘exposition «Banlieues chéries» qui a ouvert ses portes au Palais de la Porte Dorée, l‘événement de Libération Place à demain interroge cette géographie des inégalités. Comment les jeunes des quartiers populaires vivent-ils ces frontières qui les enferment parfois dans une citoyenneté au rabais ? Quelles stratégies inventent-ils pour les déjouer, les franchir, voire les abolir ?
A l‘heure où l‘entre-soi gagne du terrain et où les fractures territoriales s‘aggravent, Place à demain fait le pari que la parole des jeunes, trop souvent confisquée, contient déjà les germes du monde à construire. A nous de faire silence. Et d’écouter. Entrée gratuite sur inscription.
Intervenants
Le samedi 14 juin, venez rencontrer ou danser au Palais de la Porte Dorée autour d’Isa du compte Abrège Sœur, Sam Zirah, producteur, animateur, Hanna Assouline, réalisatrice, présidente fondatrice de l‘association les Guerrières de la paix nommée au prix Nobel de la paix 2025, Antonin Marin, cofondateur du média le Crayon, Latifa Ibn Ziaten, présidente de l‘association Imad pour la jeunesse et la paix, Thomas Legrand, journaliste à Libération et à France Inter, Claire Hédon, Défenseure des droits, Mohamed Bouhafsi, journaliste et directeur général de Troisième Œil Productions, Rania Daki, militante écologiste, Fabien Truong, sociologue, réalisateur, écrivain, Hélène Binet, porte-parole de Makesense, Vipulan Puvaneswaran, militant écologiste, Makan Fofana, philosophe et auteur de La Banlieue du turfu, Lémofil, artiste, etc. Entrée gratuite sur inscription.
Samedi 14 juin au Palais de la Porte Dorée
Débats
A 10 heures. Ouvertures des portes.
De 10 h 30 à 12 heures. «Madame, il faut un sujet sur la justice.» Le droit à une justice accessible est l‘enjeu qui brûle les lèvres des jeunes rencontrés ces trois dernières années par Libération pendant des ateliers de médiation en lycée, association, mission locale etc. Le dernier rapport de la Défenseure des droits constate une augmentation des atteintes aux droits en France. Dans quelles conditions la justice est-elle rendue aujourd’hui ? Les citoyens partent-ils tous avec les mêmes droits ? In fine, comment construire une société plus juste ?
Entretien avec Claire Hédon, Défenseure des droits. Suivi d’une discussion avec, pour les moins de 30 ans, Sara Després, avocate et ancienne enfant placée, qui a déposé plainte contre la France auprès du Comité des droits de l‘enfant de l‘ONU, Réda Ghilaci, avocat au Barreau de Paris et secrétaire de la Conférence. Pour les plus de 30 ans, Simon Clemenceau, avocat au barreau de Paris, Safya Akorri, avocate au barreau de Paris et directrice pédagogique de l’Ecole de la défense pénale. Animé par Maud Benakcha, journaliste à Libération et Anissa Khenchar, lycéenne. Prenez vos places ici dès maintenant.
De 12 heures à 13 h 30. D’une génération à l’autre : comment éviter le backlash féministe ? Dans le podcast le Book club du studio Louie Media, des femmes racontaient les livres qui avaient changé leur vie. L‘un des ouvrages les plus cités était Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés. L‘été dernier, la journaliste de Libération Mathilde Roche avait elle ressuscité l‘écrivaine et comédienne Goliarda Sapienza dans un article plein de joies et de combats pour s’enivrer, le temps d’un papier, de sa «facilité à les envoyer se faire foutre. Les diktats, la religion, les bourgeois hypocrites, les puissants». Dans tous les cas, un lien se crée, de génération en génération. Aujourd’hui, le backlash féministe signe-t-il la mort d’un héritage des droits et des luttes féministes ? De ces fameuses vagues du féminisme, ne restera-t-il que l‘écume ?
Discussion avec pour les moins de trente ans Isa du compte Abrège Sœur, créatrice de contenus ; pour les plus de trente ans Hanna Assouline, réalisatrice, présidente fondatrice de l‘association Les Guerrières de la paix nommée au prix Nobel de la paix 2025, Latifa Ibn Ziaten, présidente de l‘association Imad pour la jeunesse et la paix. Animé par Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction de Libération et Khadija Touré, lycéenne. Prenez vos places ici dès maintenant.
De 14 heures à 15 h 30. « Pour les médias, nous sommes des citoyens de seconde zone ? » Selon l‘Arcom, les personnes «non-blanches» sont moins représentées sur les chaînes d’information tandis que les femmes sont à l‘écran 39 % du temps bien qu’elles représentent 52 % de la population. Que faudrait-il changer pour atteindre une meilleure représentation dans les médias ? Les créateurs de contenus sont-ils les nouveaux journalistes ? Quels médias dits traditionnels parlent aux jeunes ?
Débat avec pour les moins de trente ans Antonin Marin, cofondateur du média le Crayon, Nassim Kashkooli, étudiante en journalisme, membre de Prenons la une junior et de l’Association pour la diversité et l’inclusion dans les médias ; pour les plus de trente ans, Sam Zirah, producteur, animateur, Anna N’Diaye, journaliste pour 28 minutes à Arte, Mohamed Bouhafsi, journaliste et directeur général de Troisième Œil Productions. Entretien animé par Maud Benakcha, journaliste à Libération et par Adam Ghandour, président du conseil municipal des jeunes de Gonesse, lycéen. Prenez vos places ici dès maintenant.
De 15 h 30 à 17 heures. A qui appartient la rue ? Une fois sorti de chez vous quel est votre rapport à l‘espace public ? Les rues environnantes sont-elles votre quartier ? Y retrouvez-vous vos amis ? Etes-vous regardés, surveillés ? Autour du sociologue Fabien Truong qui a mené avec Gérôme Truc une enquête de dix ans sur la ville de Grigny en Ile-de-France, nous sillonnerons les villes à la recherche de la fierté, du collectif et de la nuance. Dans les collèges de Seine-Saint-Denis avec Lucile Cornet-Richard, designer, doctorante, Ilyès Rafiq, étudiant en prépa hypokhâgne, ancien élu au conseil national de la vie lycéenne. Animé par Thomas Legrand, journaliste à Libération. Vous pouvez prendre ici vos places.
De 17 heures à 18 h 30. Comment continuer de rêver ? Depuis 2023, Libération a lancé le Climat Libé Tour, un tour de France des enjeux de biodiversité et de climat. Six étapes en 2023, neuf en 2024 et sept en 2025. A Bordeaux, Lyon, Paris, Rouen, Grenoble, etc., nous regroupons une centaine de jeunes autour du Parlement Génération Transition. Des journalistes, des militants, des scientifiques et des politiques les écoutent et les accompagnent pour rédiger des propositions sur leur territoire. Ce qui fonctionne le mieux, ce n’est pas de passer par de grands discours, mais de passer par leur art : le rap, le slam, le dessin. Comment se permettre de rêver face à un monde en feu ? Comment repenser la manière de faire écologie ? Comment laisser la jeunesse reprendre la liberté sur leur rêve ?
Discussion avec pour les moins de trente ans Rania Daki, Vipulan Puvaneswaran militants écologistes et antiracistes, Clovis Daguerre, militant Les Ecologistes ; pour les plus de trente ans Hélène Binet, porte-parole de Makesense, Makan Fofana, philosophe et auteur de La Banlieue du turfu. Animée par Lucas Zaï--Gillot, journaliste et Lamia Hamdouni, étudiante à Sciences Po et membre Conseil sarcellois de la jeunesse. Prenez vos places ici dès maintenant.
De 18 h 30 à 19 h 30. Lecture (en) chantée autour de l‘ouvrage sur les contes de la cité le Retour du roi Jibril. En la présence des journalistes Ramsès Kéfi, Salomé Kiner, Maïram Guissé et l’auteur Saïd de l’Arbre. Les places sont à prendre ici.
Atelier
De 11 heures à 13 heures. Migrations climatiques : et si demain c’était nous. Comment l’injustice climatique exacerbe-t-elle les inégalités sociales et migratoires ? Les jeunes des pays les plus pauvres, souvent appelés pays du « Sud Global » sont en première ligne des catastrophes écologiques. En France, les jeunes des milieux populaires urbains et ruraux sont eux aussi les plus touchés par cette crise. Comme ces jeunesses peuvent-elles développer un sentiment d’appartenance et de solidarité entre elles ? Et comment peuvent-elles s’organiser pour repasser de la marge au centre du mouvement en faveur de l’écologie ?
En tirant le fil des migrations climatiques, ce cercle de parole organisé par des jeunes, avec le soutien de Ghett’Up et de makesense, invitera les jeunes et les participants.e qui le souhaitent à prendre la parole et à proposer des actions concrètes en réponse à ces questions. Prenez votre place ici dès maintenant !
De 14 heures à 15 heures. Puis de 16 heures à 17 heures. Pimp ton CV ! Réussir sa recherche d’emploi. Que ca soit pour une recherche de stage, d’alternance ou de CDI, il faut évidemment mettre à jour son CV. Dans cet atelier, apprenez à rédiger un CV clair, qui attire l’attention des recruteurs et qui vous ressemble. Puis lancez vous dans l’étape suivante : être capable de présenter en cinq minutes son parcours et capter l’intérêt de votre interlocuteur. Un atelier gratuit proposé par France travail. Prenez votre place ici et maintenant.
Visite commentée
De 14 heures à 15 h 30. Visite gratuite et commentée du Palais de la Porte Dorée.
A travers l’exposition permanente du Musée national de l’histoire de l’Immigration, partez à la rencontre des récits de figures de femmes qui illustrent les mouvements migratoires en France et dont les représentations ont souvent été erronées voire effacées. Réservez dès maintenant.
Soirée unique autour des artistes Asfar Shamsi et Lémofil
De 20 heures à 21 heures. Live d’Asfar Shamsi. Après Au revoir février, l‘artiste prépare un deuxième EP pour 2025 aux rimes tranchées et à l‘écriture soignée, aux textes rap dans leur construction et pop dans leur couleur, aux productions intimes, électros ou aériennes. Deux ans après avoir été sélectionnée au tremplin Rappeuz, Asfar Shamsi s‘est réapproprié les genres pour en tirer une musique limpide et enivrante. Un savant mélange entre Sheldon, Luidji et Laurent Voulzy. Entrée libre dans la limite des places disponibles.
De 21 heures à 22 heures. Live de Lémofil. L‘artiste a grandi entre les arbres silencieux et les légendes de son village. Partis à Paris pour les raconter, lui et sa plume mêlent l‘imaginaire de la poésie classique à l‘énergie des rappeurs et des rappeuses français comme Gaël Faye, Diam’s, Georgio… Avec son titre Pétrole, le chanteur de 25 ans se fait connaître pour sa puissance poétique qui apporte un regard neuf et intime sur les enjeux écologiques à venir. Lémofil est une voix grave, nouvelle, urgente, qui bouscule son public par des textes d’une sincérité brute. Entrée libre, tant qu’il reste de la place.