Fin décembre, les 500 000 habitants de la métropole de Montpellier bénéficieront de la gratuité des transports dans les bus et les trams. Une mesure à imiter dans toutes les villes de France ? Rendez-vous le 21 décembre, à l’Opéra Comédie pour un débat sur les enjeux de la mobilité. Entrée libre sur inscription.
Douze heures de ZAT, de midi à minuit, vont rythmer la vie du centre-ville ce 21 décembre. Une ZAT, kézako ? La plupart des Montpelliérains connaissent déjà bien le concept de la «zone artistique temporaire» : depuis 2010, cette manifestation culturelle de grande ampleur, organisée par la ville dans l’espace public, mêle arts vivants et projets participatifs.
Une aurore boréale au-dessus de la ville
Cette quinzième ZAT dédiée au voyage se tiendra donc dans le cœur de ville, depuis la gare Saint-Roch jusqu’au jardin du Champ de Mars. Certains événements sont toutefois amenés à circuler à travers Montpellier : embarqués dans les bus et les tramways, des artistes improviseront des chorégraphies in situ ou susurreront des poèmes à l’oreille des passagers. Une rame de tram stationnée sur la place de la Comédie contiendra quant à elle les rêves d’avenir de 600 jeunes Montpelliérains. Inscrits sur des origamis en forme de poissons volants, puis collectés par la compagnie franco-japonaise des Souffleurs commandos poétiques, ces rêves de papier partiront ensuite pour l’île de Kamigoto, au Japon, où ils rejoindront 10 000 autres origamis venus du monde entier.
La place de la Comédie, qui s’imposait comme le cœur battant de cette programmation, sera transformée à 19 heures en piste de danse par les Mixeuses solidaires, un collectif engagé déjà convié à la précédente ZAT. Quelques pas de danse avant de glisser vers Borealis, une création imaginée par l’artiste suisse Dan Acher : «Ce spectacle magnétique et chimérique constitue une performance technologique, souligne Pascal Le Brun-Cordier, directeur artistique de la ZAT. Durant ce rendez-vous “atmosféérique”, de 19h30 à minuit, une aurore boréale va apparaître au-dessus place de la Comédie et de la statue des Trois Grâces… Tout près de là, dans les allées du jardin du Champ de Mars, la compagnie Carabosse allumera des milliers de flammes pour créer des turbulences poétiques enflammées à grand renfort de torches et de forges.»
Des taupes géantes en concert
La déambulation de six taupes géantes devrait elle aussi marquer les esprits, à en croire Pascal Le Brun-Cordier : «Ces stars underground proposeront la performance la plus improbable de toute l’histoire des ZAT. Elles ont été imaginées par le metteur en scène et plasticien Philippe Quesne, dont la dernière création, le Jardin des délices, était présentée cet été au festival d’Avignon. Après une parade impromptue dans les tramways et sur la Comédie, ces taupes géantes donneront un concert électro-punk des plus étranges à l’Opéra.» Les adeptes de spectacles plus traditionnels se verront offrir par le chœur de l’Opéra un «bouquet d’airs» d’Offenbach, notamment un extrait de la Vie parisienne.
Agnès Robin, adjointe au maire déléguée à la culture, espère au moins 100 000 spectateurs. Mais l’élue souligne qu’au-delà de la fête, cette ZAT offre un temps de travail avec la programmation de «deux jours de rencontres professionnelles autour de l’art, des espaces publics et de l’urbanisme culturel». Un rendez-vous qui ne manquera pas de questionner la décision du ministère de la Culture, tombée jeudi 13 décembre : bien que finaliste, Montpellier ne sera pas la capitale européenne de la culture en 2028.